J'ai eu un parcours des plus classiques je crois: chimio(8 séances), mastectomie et radiothérapie. J'ai terminé les traitements en début d'année. Je ne me retrouve pas du tout dans les témoignages que j'ai eu l'occasion de lire sur d'autres sites. Je n'ai connu ni tristesse ni colère pour tout ce que j'ai traversé. L'annonce ne m'a pas assommée, et je ne me suis pas dit "Ho mon Dieu, je vais perdre mes cheveux!", ou "En combien de morceaux vont-ils me découper?". En attendant la première rencontre avec le cancérologue je n'avais qu'une chose à l'esprit, qu'une inquiétude:: ma chatte. "Qui va s'occuper de Minette si je dois être hospitalisée?" Je n'arrêtais pas de me repasser les solutions possible et de recenser les inconvénients de chacune: peur de la chute par une fenêtre, de l'accident de voiture, du stress lié à la cohabitation avec d'autres chats, et peur qu'elle se perde. Aucune solution n'était bonne car son confort et sa sécurité sont chez moi et avec moi. Mais j'ai été vite rassurée quand j'ai su que je serais traitée essentiellement en hôpital de jour. Après il y a bien eu de nombreuses questions, mais pas d'inquiétude. Aucune émotion négative en me tondant les cheveux après la seconde chimio, ni en refaisant surface avec un sein en moins après l'intervention. On a eu l'occasion de me dire que de me focaliser sur mon chat était une manière de gérer les choses, et de ne pas penser à certaines questions. Néanmoins après ce parcours et quelques mois de recul à aucun moment de quelconques autres inquiétudes ou coup de blues n'ont surgit. Je me suis jamais dit que j'avais une maladie grave, mais une maladie à prendre au sérieux. D'ailleurs je ne me suis jamais vraiment vue comme "une malade" (ça tient sûrement au fait d'avoir pu et souhaité me contenter d'arrêts maladie de courtes durées, ainsi je ne me suis pas éloignée du monde du travail). Et quand j'ai cherché un titre à quelques pages écrites pour moi sur mon expérience du cancer, ces mots me sont venus "Ce n'était pas si terrible."