Le mois de septembre est revenu avec ses photos souvenirs presque jaunies par les couleurs d’automne, la nouvelle rentrée des classes et ses odeurs d’enfance, de nouveaux statuts Facebook  préfigurant la fièvre d’octobre rose, et aussi, ou plutôt surtout, mes rendez-vous pour mon contrôle annuel. Mammo, écho, prise de sang et consultation rythment mon agenda depuis dix jours comme chaque mois de septembre depuis de nombreuses années. Sérieuse angoisse et franc optimisme, tous deux aussi irrationnels, se mêlent depuis quelques jours dans mon esprit. Les bien-portants ne comprennent pas comment le stress peut perdurer au bout de tant de temps, tandis que les malades ou anciennes malades, pour lesquelles la vie a déjà basculé une fois, compatissent aux états gris souris de mon âme. Les mots d’encouragements de mes proches et de mes amis virtuels oscillent donc entre « courage » et « y’a pas de raison » au gré des vécus de chacun. Cette année, pourtant, c’est plus discrètement que j’ai essayé de vivre cette attente d’abord pour mes amis et ma famille, parce que je pense avoir trop pollué leur vie avec mes peurs et qu’ils méritent que je les épargne enfin ; plus discrètement aussi pour celles que je croise souvent et pour qui le parcours commence ou continue, pour les protéger  un peu et par respect surtout. J’ai  donc vécu entre parenthèse, dans une sorte de schizophrénie : comme dans un cocon le jour, retrouvant mes démons, seule, la nuit. ... >>> lire la suite sur le blog "Après mon cancer du sein"