Aout 92 : je n'ai que 34 ans, je sens une boule au sein, ne m'en inquiète pas mais en parle au gynéco lors d'un rendez-vous annuel en vue d'une future grossesse. Ce premier cancer sera difficile à accepter mais n'induira pas de peur de mourir, ma grand-mère ayant vécu 30 ans après son cancer .
juin 98 : je dois être opérée d'une tumeur qui s'avérera bénigne après avoir inquiété le radiologue au point de me préparer au pire.
Juin 98 : une de mes sœurs déclare un cancer de l'ovaire en plus de ma mère décédée 6 mois après mon 1er cancer, une recherche génétique s'impose et nous apprendrons que nous sommes porteuses de la mutation génétique Brca1.
Aout 2004 : une échographie pelvienne douteuse m'amène à accepter l'ablation des ovaires, j'apprendrai quelques semaines plus tard que j'ai un cancer de l'ovaire. Deux de mes sœurs ayant déclaré ce cancer l'une est en rémission ; l'autre en soin pour une énième récidive. Je supporte en bon petit soldat traitement et difficultés diverses en me disant que nous avons la chance de nous comprendre et de nous épauler. Pourtant entre temps mon frère est décédé lui aussi d'un cancer, il était porteur de cette mutation et n'a survécu que 2 ans après l'annonce de ce cancer. Il me manque tellement mais nous permet de faire bloc ensemble. Une de mes sœurs décédera quelques mois plus tard et moi pour finir je déclarerai un 3ème cancer du sein en 2011.
Aujourd'hui malgré ma peur indiscutable de l'avenir, ce sentiment d'être programmée pour déclarer des cancers et aussi malgré la perte irréversible de l'insouciance, je me dois d'aller de l'avant, de vivre le présent intensément pour mes filles, mes nièces qui déjà pour certaines viennent d'apprendre qu'elles sont porteuses de l'altération génétique.
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