C'est bientôt la fin de l'année. Le 29 octobre 2012, c'était ma dernière séance de chimio. Ca fait un an, ça se fête ! Mes cheveux ont repoussé, à peine plus gris mais tout frisés, pas facile à coiffer mais quelle joie d'avoir ses propres cheveux !! En 2012, avec tous les traitements subis, je n'ai pas pris de vacances. Cette année, je me suis rattrapée : avril en Auvergne, juin aux Baléares, août en Bretagne et en cette fin d'année, les Alpes et le ski. Le curage axillaire m'empêche certains gestes, me prive de certains sports mais je ne me laisse pas abattre, je m'adapte. Bien sûr, notre maison aurait besoin de petits travaux mais quelle importance ? Je préfère vivre, rattraper le temps perdu, visiter nos belles régions et profiter de... la vie, tout simplement. Cette boulimie de vacances va sans doute s'estomper au fur à mesure du temps mais là, j'en avais besoin. Au travail, j'ai retrouvé mon rythme petit à petit. Mes collègues, si prévenantes, m'aident dès qu'il faut soulever quelque chose de lourd, m'empêchent même de faire certaines tâches, ce qui , je l'avoue, m'agace parfois ! Mon bras droit est tout à fait capable de porter et je suis capable de savoir ce que je peux faire ou non. Mais bon, c'est par gentillesse et je le comprends. Le contraire serait angoissant alors, je laisse faire... J'ai une boulimie, celle de faire plein de choses. Je suppose que c'est normal après cette parenthèse de 9 mois où j'ai dû prendre un rythme plus lent et plus mesuré. Comme si je voulais rattraper le temps perdu. La maladie était là, cette succession de traitements nécessaire mais maintenant, je reprends la barre et je gère. Je suis restée en contact avec une "copine de galère" comme je les appelais, ces femmes qui m'accompagnaient en chimio tous les lundis et avec qui nous avons bien ri. Nous nous téléphonons régulièrement, nous évoquons nos souvenirs mais nous restons tournées vers l'avenir, l'une comme l'autre. J'ai ressenti un vide, le jour où mes séances de chimio étaient terminées. Nous étions un peu comme une famille ces jours-là et me retrouver à la maison, seule la journée, ça me manquait,. Le contact des gens qui ont vécu ou vivent encore ce que vous vivez est important, l'échange ou même l'épanchement sont nécessaires et je suis bien heureuse d'avoir rencontré ces femmes et garder le contact m'a semblé important. Aujourd'hui, ma vie a repris son cours et j'espère pour bien longtemps.