voici un extrait du livre que je suis en train d'écrire toutes les critiques quelles soient bonnes ou mauvaises sont les bienvenues. Merci par avance à tous ceux et celles qui prendront le temps de le lire. PROLOGUE Qui n’a jamais rêvé de vivre une histoire à l’eau de rose, comme ces téléfilms de l’après-midi ou malgré les tâches ménagères et les activités quotidiennes, on ne peut s’empêcher de rester scotché devant l’écran de télévision, s’imaginant à la place d’un des personnages surtout quand les scènes les plus intimes sont les plus prenantes. Qui ne s’est pas déjà permis de laisser libre court à son imagination et fantasmer à l’idée d’être cette femme caressée par des mains désireuses, où les étreintes sont si intenses que notre cœur s’emballerait presque… Voir toutes ces sagas avec « happy end » … où en dépit des déceptions de la vie (problèmes financiers, maladies, disparition, etc…) ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… c’est vrai que ça donne envie. Le téléfilm terminé, nous essuyons timidement le reste de cette petite larme qui généralement, a eu à peine le temps de parcourir la longueur de nôtre joue qu’elle n’existe déjà plus. Cette larme signifie pour moi que nous avons conscience que nous menons une vie qui ne nous convient pas mais le fait qu’elle soit furtive signifie surtout que nous n’avons pas pour la plupart d’entre nous le courage de lui donner un sens. Et là, du fond de notre canapé, le poids de la réalité ou plutôt devrais-je dire de nôtre réalité quotidienne retombe. « Allez, bouges toi, il est quasi 16 heures et t’as encore rien fait ! ».Pour certaines les enfants et le conjoint ne vont plus tarder à rentrer et va bien falloir justifier la flemme de cette après-midi… Dans ces quelques lignes, je ne vous apprends rien de particulier. Ce minuscule petit bout de vie que je vous ai raconté nous l’avons toutes vécue au moins une fois. Néanmoins ce que je tiens à faire comprendre, c’est que si nous nous donnons la peine de donner un sens à cette larme si furtive soit elle, elle ne parcourra plus notre joue que pour des moments intenses mais ce coup-ci bien réel… Page 1 Tout commence en cette fin d’année 2012. Année symbolique pour moi et je dirais même inoubliable tant celle-ci fût riche en émotions. Je passerais sur les huit premiers mois. Je trouve qu’ils ne sont guère intéressants car je subissais à cette période les effets d’une rupture sentimentale très douloureuse. Remise en question, dépression, isolement… etc…etc. Et la perte de mon emploi à la même période n’arrangeait pas les choses. La bonne vingtaine de CV et lettres de motivation envoyés me revenait systématiquement par courrier avec cette phrase que tout le monde connait : nous vous remercions de l’attention que vous portez à notre entreprise, blabla, blabla néanmoins nous ne pouvons y donner une suite favorable. Les conséquences de la crise quoi. Je vous catapulte donc directement au « commencement » de ma vie, le mot peut vous paraître un peu fort, mais vous comprendrez par la suite pourquoi, un certain septembre 2012… Lundi, il est 09h30 du matin, je dors encore… Et là mon téléphone portable se met à sonner… Je sursaute… l’attrape à pleines mains pour voir le numéro de ma boite intérim s’afficher… je décroche… En quelques secondes je prends sur moi pour faire genre la nana qui assure et qui est réveillé depuis quelques heures… On me demande de me présenter dans l’heure pour du travail et qui plus est pour un contrat de dix-huit mois ! Il va de soi que ma réponse fut positive. Une fois les dernières formalités téléphoniques accomplies, je raccroche et me rend compte que je suis dans une position particulière, à genoux sur mon lit, vêtue d’une symbolique tenue de soirée (le pyjama), encore hébétée par cette bonne nouvelle. Finalement la roue finit bien par tourner me disait-je. Bon ce n’est pas le tout de prendre conscience que si rien n’est acquis dans la vie, tout n’est pas perdu non plus, il faut vite se réveiller et s’activer ! S’en suit donc un défilé telle une fanfare sur une grande avenue. « Zut… Comment je vais m’habiller… », « Mais dépêche toi tu vas être en retard », les fringues choisies sont bien évidemment mal repassées à nos yeux pour ce genre de rendez-vous… En deux temps trois mouvements la table et le fer ressortis, les défauts des vêtements effacés, un dernier regard vers le miroir pour vérifier que rien ne cloche et c’est parti. En passant le pas de ma porte, pour la première fois depuis longtemps je ressentais ce sentiment de plénitude, je me resocialisais et comptais bien saisir à bras le corps l’opportunité qui s’offrait à moi. En plus de ce sentiment de bien-être, je trouve que la sensation qui m’a été permise de ressentir à ce moment précis n’a pas de prix. Celle d’avoir repris confiance en moi. Lorsque l’on perd tout du jour au lendemain y compris sa propre personnalité, quand votre amour propre et votre orgueil ont été atteint et qu’enfin on ouvre les yeux pour s’apercevoir que nos efforts ont payé, ce qui nous paraissait alors comme insurmontable devient juste une broutille. Je peux vous garantir que ce jour-là, je croyais de nouveau en ma bonne étoile. Je me rends donc au rendez-vous accompagnée d’un soleil éclatant, rien de tel pour vous donner la pêche. L’entretien s’étant parfaitement déroulé, je commençais donc le lendemain. Page 2 J’avais rapidement trouvé ma place au sein de la société qui m’avait employé. Les semaines s’enchaînaient à une vitesse folle, les problèmes financiers commençaient à se régler, ma vie sociale évoluait, je sortais un peu plus les week-ends, commençais à revoir d’anciennes connaissances et en faisais de nouvelles. Bien décidée à laisser de côté cette solitude qui m’accompagnait jusque-là, j’étais donc viscéralement preneuse de relations humaines. Je vous arrête de suite, il n’y a aucune connotation sexuelle là-dedans. Célibataire endurcie depuis ma séparation, j’avais mis ma vie sentimentale de côté, s’en doute par instinct de protection, pour ne me focaliser exclusivement que sur ma vie professionnelle. Telle était la manière dont je voyais les choses pour les mois à venir. Travailler, atténuer soucis financiers, pour ensuite déménager et refaire ma vie ailleurs. J’étais clairement décidé à mener une vie meilleure et me servir de mes erreurs et peines de cœur pour aller de l’avant. Un mois et demi à peine après avoir retrouvé du travail, ma vie prend de nouveau un tournant inattendu. Inattendu oui et non. Inconsciemment comme toute personne au bout d’un certain temps on voudrait bien quand même faire une rencontre avec le plus si affinités qui va avec. Le destin quelques fois fait bien les choses. Tellement bien que je pensais que cette fois-ci ne serait pas aussi douloureux. Je n’avais pas totalement faux. Cette relation aura été et est encore à l’heure d’aujourd’hui ma plus belle histoire d’amour, mais elle restera tout aussi tragique au niveau des émotions. Krysten, femme enfant, au regard ensorcelant, pleine d’enthousiasme débarque dans ma vie à la suite d’une soirée chez des amis communs. Ce soir-là, le temps s’est arrêté pour nous deux. A la seconde même où nos yeux se sont croisés, nous savions déjà qu’il était trop tard. Trop tard pour suggérer à notre conscience de ne pas céder à la tentation. Trop tard pour passer outre l’attirance qui transparaissait par tous nos pores. Nous reprenons vite le contrôle de nos émotions afin d’utiliser notre cerveau pour une tentative d’approche mutuelle. Nous passons donc la soirée dans notre bulle, plongée l’une comme l’autre dans le regard de chacune, buvant avec excès nos paroles, nos plaisanteries, ne pouvant s’empêcher d’avoir un contact physique, même furtif, nos mains se frôlaient au court de nos discussions, elle ne pouvait s’empêcher de me chuchoter à l’oreille de simples mots mais qui pour moi, sortis de sa bouche et dis à cette distance, avaient un effet euphorisant pour moi. Enfin !!! Depuis plusieurs mois maintenant on s’intéressait à moi !! Bon appelons « un chat un chat » je me faisais draguer… La soirée s’achève sur un échange de numéro et me voilà de retour chez moi. Il va de soi que je n’ai pas réussi tout de suite à trouver le sommeil, je n’arrêtais pas de penser à elle, à tout ce que l’on s’était dit, mais la seule chose qui m’a le plus marqué ce soir-là, c’est cette façon qu’elle avait de me regarder. Pour la première fois on me regardait comme j’ai toujours voulu l’être. Avec persévérance et curiosité saine, pour découvrir qui j’étais réellement à l’intérieur. Je finis par m’endormir en espérant secrètement que cette amazone tombée de nulle part se manifeste rapidement. Page 3 Quelques heures plus tard un texto mit fin à mes doux rêves pour faire place à l’excitation… Est-ce elle ? Et bien oui. Les battements de cœur se font ressentir tout en appuyant sur la touche « lire ». « J’aimerais te revoir… » m’avait-elle écrit. L’envie était réciproque, mais le problème majeur auquel nous allions et devions faire face était que cette charmante demoiselle n’était pas célibataire. Ma conscience me disait de ne pas jouer avec le feu mais mon cœur et mon corps me poussaient à faire l’inverse. Sentiments étranges et surprenants surtout pour une première rencontre. Mais je me suis dit que je me posais trop de questions et qu’il était temps de penser à moi. J’ai donc foncé tête baissée sans vraiment penser aux conséquences. Nous nous sommes donc revues, dans un premier autour d’un café, puis lorsque nous nous sommes aperçus qu’il était pour elle comme pour moi impossible de se résister, les cafés ont vite laissé place aux chambres d’hôtels, ou à nos appartements respectifs. La discrétion était primordiale, nous inventions donc des « codes » entre nous, du genre trois petits points au début de chaque texto envoyé pour être sûres que ce ne soit pas sa partenaire qui commençait sérieusement à douter d’elle. Au bout d’un mois et demi il fallait se rendre à l’évidence… Nous étions réellement tombées amoureuses l’une de l’autre. La peur pris place de mon côté. De mauvais souvenirs revenaient à la surface je ne m’attendais pas du tout à retomber sous le charme de qui que ce soit aussi vite. D’autant plus que de son côté c’est la précipitation qui la dominé. Elle a voulu quitter sa partenaire à plusieurs reprises, à plusieurs reprises je l’en ai empêché, lui disant de bien réfléchir, que le fait que nous étions amantes pimentait encore plus notre histoire, et qu’une relation cachée qui devenait officielle perdait un peu de son charme. Mais rien n’y faisait. Son insistance et sa volonté ne me laissé plus vraiment le choix. Je lui ai quand même suggéré une dernière semaine de réflexion. Une semaine qui aura littéralement bouleversé ma vie. C’est à ce moment que le verdict tombe pour moi après des examens cliniques suite à une perte de poids excessive et une grosseur au sein gauche… Je suis donc convoqué chez mon médecin traitant le vendredi. Je me reverrai toujours y aller avec une banane du tonnerre sur mon visage ne m’attendant absolument pas à ce que l’on m’annonce une mauvaise nouvelle. Je pensais que la grosseur n’était qu’une simple mastose mais j’avais tort. Mon médecin me reçoit donc dans son cabinet avec un air soucieux et compatissant tout en me demandant de m’assoir. Je m’exécute. Il n’est pas passé par quatre chemins et m’a annoncé clairement que j’avais un cancer et que c’était très grave. Là, c’était comme si le temps s’était arrêté pour moi, et je n’entendais même plus la suite du diagnostic tant la peur et les larmes m’avait envahi. J’ai mis une bonne heure à sortir de son cabinet et rentrer chez moi. Une fois assise dans mon canapé, je n’arrivais toujours pas à réaliser ce qui m’arrivait. Moi qui croyait de nouveau en ma bonne étoile, mais où était-elle passée ??? Comment allais-je faire pour le travail ? Mais surtout comment l’annoncer à Krysten ? On commençait à peine notre relation que je la marquais déjà au fer rouge avec la maladie. J’ai laissé les jours de la semaine de réflexion s’écouler sans lui en parler. Nous sommes vendredi après-midi, et elle sera là d’une minute à l’autre pour confirmer ou non son choix. L’angoisse m'envahit, est ce que mon annonce va avoir un impact sur sa décision ? On sonne à la porte. J’ouvre pour laisser entrer ce petit ange rempli de joie et de gaité qui n’attend que quelques secondes pour me dire tout en me sautant dans les bras : « J’ai une bonne nouvelle, je la quitte » et moi directe de nature en la repoussant : « Moi j’en ai une mauvaise, j’ai un cancer ».