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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
J’avais fêté mes 50 ans avec bonheur en août. En février 2023, j’ai découvert un écoulement mammaire, je n’étais pas très inquiète, j’avais réalisé les mammographies et échographies des 50 ans avec double lecture et tout était normal ! En quelques jours, je pratique à nouveau ces examens, rien… Mais toujours cet écoulement et une masse dure. L’IRM trois semaines après montre en revanche un « réhaussement » de masse et la radiologue sans confidentialité ni ménagement m’annonce qu’il faut faire en urgence une biopsie, ça peut être grave et agressif… Ma gynécologue reprend alors la main, tous les examens sont faits au CHU.
L’annonce tombe après le week-end de Pâques, au téléphone avec une tentative de délicatesse mais ça n’en reste pas moins un tsunami.
À ce stade on m’annonce une tumorectomie et de la radiothérapie. Une semaine plus tard le chirurgien me dit que ce sera une mastectomie avec reconstruction mammaire immédiate sans autre traitement.
Je suis dévastée à l’idée de perdre mon sein, il faudra que la psychologue me dise que cette mutilation vise aussi à me sauver pour avancer.
Très vite, je m’approprie ce nouveau corps, je lutte contre la fatigue et essaie de bouger selon les prescriptions médicales. Je prends soin de ma prothèse – choisie pour le moins de cicatrices possibles.
Au rendez-vous des résultats d’analyses, le labo est en retard et je vis un choc de ne pas savoir à la date prévue. Personne n’aura pensé à me prévenir pour éviter de stresser… Une semaine d’attente pour apprendre qu’il y a deux foyers micro infiltrants et une métastase sans effraction capsulaire dans un ganglion sentinelle. S’ensuivent alors 25 séances de radiothérapie. Il me faut lutter pour préserver les vacances avec mes grands enfants, le radiothérapeute ne me parlant que de l’organisation de son service…
La radiothérapie se termine, enfin cette semaine de vacances arrive. Mais je suis fatiguée et je découvre l’ampleur de mes troubles cognitifs qui vont même jusqu’à m’empêcher de jouer aux cartes !
Septembre sera un des mois les plus difficiles, plus de traitement si ce n’est une hormonothérapie et une ménopause chimique qui m’angoissent. Je me sens seule, diminuée, amputée… Entretemps, j’ai rompu avec mon compagnon, notre relation avait 18 mois et malgré sa connaissance du cancer pour avoir traversé celui de la prostate, il ne supportait pas ma fatigue, ma vie au ralenti et ne pensait qu’à faire la fête, sortir avec ses amis, n’imaginait même pas que je puisse accepter les effets de l’hormonothérapie pour notre vie de couple !
Heureusement, pour me tenir la tête hors de l’eau, il y a l’activité physique adaptée, pilates et marche nordique et la boxe, ce sport que je découvre qui aura toujours pour effet de m’apaiser tout en me dynamisant. ET le groupe de femmes qui y participent !
Ce qui m’a vraiment aidée et qui a atténué les effets de l’hormonothérapie, c’est une prise en charge pour un stage de réadaptation pendant 14 semaines au cours duquel j’ai rencontré des personnes d’une rare bienveillance. J’en suis sortie en février 2024 transformée ; j’ai pu reprendre le sport si important pour moi, la natation, continuer la boxe, j’ai adapté mon régime alimentaire et je suis une nouvelle moi, prête à de nouveaux challenges et à vivre enfin pour moi.
Je suis toujours célibataire, entourée de mes enfants, ma famille, mes amis et mes animaux si précieux soutien pendant la maladie.
Je me sens de plus en plus prête à reprendre le travail dans quelques mois, d’ici-là j’ai deux randonnées de plusieurs jours. Je poursuis la reconstruction de mon sein avec le tatouage médical du mamelon.
Au rayon des mauvaises nouvelles parce qu’il y en a encore : la cicatrice de mon sein controlatéral est boursouflée et douloureuse. Je me bats depuis des mois avec l’assureur de mon prêt immobilier qui a une gestion déplorable de mon dossier et je lutte en conséquence contre les difficultés financières qui en découlent.
Mais je retrouve peu à peu l’énergie pour me battre contre les « tracas » financiers et administratifs… Quant à la cicatrice, c’est dur à accepter et peut être que cette reconstruction immédiate qui me semblait une chance a été trop vite décidée. J’espère en tous cas pouvoir à terme bénéficier d’un tatouage ornemental pour une nouvelle poitrine et un nouveau départ.
Ce témoignage pour dire que nous traversons de nombreuses étapes difficiles, c’est dévastateur, mais on se relève et on devient une autre personne qui sait se prioriser et penser à son bien être. Je ne regrette pas d’avoir pris le temps d’un stage de réadaptation pour me reconstruire de l’intérieur.
Bonjour,
Ce témoignage me parle tellement. J’ai également appris min cancer du sein pour mes 50 ans. 2 tumorectomies pour finir par une mastectomie 6 mois après avec également une reconstruction mammaire immediate. Mais cette dernière est toujours douloureuse avec des « adhérences ». Maintenant je me bats contre les effets de l’hormonotherapie qui m’handucapebau quotidien. Le moral ne suit pas toujours.
Mais qu’est ce que c’est les stages de réadaptation ? Peut être que cela pourrait m’aider.
Dans tous les cas, bon courage à vous toutes et tous.
L’histoire de Sophie me parle. 1er j’ai eu aussi 50 ans en août 2022. Par contre le cancer a fait son apparition officielle en septembre 2023. Le mois qui précède, j’ai commencé à ressentir des douleurs et une gêne dans le sein droit. A 51 ans, sur les conseils de ma maman, j’ai fait une mammographie puis une échographie le.14 septembre. Résultat : 95 % que la masse dans mon sein, non palpable, est cancéreuse. Le 21 septembre sera faire une biopsie qui confirmera que j’ai un carcinome infiltrant hormodépendant stade 1.
Une opération est programmée le 6 novembre 2023, mais une sérieuse pneumonie a retardé d’un mois l’opération. Elle a lieu le 8 décembre. L’opération se passe bien. Tumorectomie finie,, le réveil est difficile obligeant un séjour de 24 h en réanimation car je n’ai pas respiré tout suite après avoir été désintubée et ma tension chutait à 8. Ensuite 24 h en gynécologie et je rentre chez mes parents qui ne voulaient pas me laisser seule.
2 jours après, l’infirmière libérale doit m’enlever le drain que j’avais dans le sein. Au bout de la 2e fois, le drain se casse en 2 et une partie reste dans mon sein. Direction les urgences qui au bout de 3 h d’attente, m’annoncent qu’ils ne voient de drain dans mon sein et qu’il n’est pas cassé. Le lendemain, je retourne en gynécologie avec le morceau du drain retiré. Au vue de ce morceau, l’infirmière pansement m’informe que le drain est bien cassé dans mon sein et que je dois être opérée de nouveau pour retirer le morceau du drain dans le sein. Je stresse ayant eu précédemment un réveil difficile. En fait tout s’est bien passé. Je rentre chez moi le soir même.
La cicatrisation se passe bien. Mais à une intersection entre 3 cicatrices un petit trop se forme et un liquide en ressort. L’infection doit être soignée avec des soins matin et soir. Un trou de la taille du petit doigt est formé pour bien nettoyer et je suis mise sous antibiotique. La cicatrisation est très longue et il a fallu la booster avec un pansement spécial, car la radiothérapie a dû être retardée de 3 semaine.
Depuis 14 séances, je suis la radiothérapie. Mon sein accepte bien les rayons pour l’instant. Il faut dire que j’ai un très bon passeur de feu et de bonnes crèmes dermatologues. Pourvu que cela dure.
Mais une crainte arrive : les douleurs que j’avais sur le sein droit sont maintenant sur le sein gauche. Alors jusqu’à mardi prochain, j’attends l’échographie avec impatience.