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J’ai 34 ans, je suis mariée et maman de trois princesses âgées de 13, 9 et 4 ans.

Depuis plusieurs années j’avais un problème mammaire, j’ai donc pris mon courage à deux mains et décidé de faire des examens approfondis. Après avoir passé une écho, une mammo et une biopsie, mon gynéco me téléphone et me dit de venir à son cabinet.

Je finis ma belle journée de travail et me rends chez mon gynéco aux alentours de 20h.

Il m’accueille, je m’assis seule en face de lui et il me dit  » Mme on ne va pas pouvoir garder votre sein » je marque un temps d’arrêt et je lui dis :  » j’ai un cancer ? » Il me dit « oui, mais sachez que je vais vous envoyer vers les meilleurs médecins ».

Sonnée, les larmes montent mais ne coulent pas, il me dit :  » vous pouvez rester là le temps que vous avez besoin, je peux même prévenir votre mari qu’il vienne vous chercher ».

Je le remercie et lui dit  » non ça va aller je vais rentrer chez moi ».

Je sors, monte dans ma voiture et m’effondre complètement, je réalise pas. Je rentre chez moi, je l’annonce à mon mari, j’étais en larmes. On n’avait pas les enfants donc un peu plus tard je lui dis :  » on maintient notre soirée, on sort, on va faire la fête ! »

Les jours passent et mon téléphone sonne, institut Curie qui me fixe le 1er rdv. Le jour J arrive, je suis accueillie par une petite infirmière, qui me dit : » laisser vous guider par moi, ça va aller ».

Je rencontre en premier le chirurgien qui me dit  » je ne vais pas pouvoir conserver votre sein » c’est tout ce que j’ai retenu car je ne réalise toujours pas.

Ensuite je passe une batterie d’examens, biopsies (encore une), prise de sang, IRM etc … J’y ai passé une demi journée.

Quelques jours plus tard je rencontre l’oncologue qui m’explique que j’ai un marqueur de cancer « rare » (le fameux HER2+++).

Elle m’annonce tout le protocole : on commence par la chimio, puis l’opération, viendront ensuite la radiothérapie et l’immunothérapie. On me dit que la chimio va faire tomber mes cheveux, que je vais avoir des nausées, des douleurs et qu’il ne faut pas que je perde de poids.

En juin je me rends à l’hôpital pour faire poser ma chambre implantable, je ressors du bloc et là je me dis ça y est c’est acté, j’ai un cancer .

Mi-juin, je me rends à l’institut Curie pour ma première chimio, accompagnée de ma maman et mon mari, 1h30 plus tard je sors complètement fatiguée et déprimée car à J+17 après la première chimio les cheveux tombent.

J+17 arrive et là après m’être lavé les cheveux, je passe la brosse et une poignée de cheveux reste dans la brosse, je m’effondre et j’appelle le coiffeur qui me fixe un rdv le soir même à la fermeture pour que je puisse vivre ce moment douloureux tranquille.

J’avais le choix entre ma perruque et mon turban, j’ai décidé de mettre le turban car oui je suis malade et maintenant et faut y faire face.

Mes proches le disent « wah ! Le crâne rasé te va trop bien ! » Mais moi j’assume pas et ne quitte pas mon turban en public.

Les cures de chimio passent toutes les trois semaines 4 cures de celles qui donnent la nausée et 4 cures de celles qui donnent des douleurs articulaires, je fais tout pour ne pas perdre de poids et garder des forces.

Je passe par des phases épuisantes, le pourquoi moi ? Le je vais me battre pour mes proches etc … Je suis par moment agressive avec mes proches, parfois je m’effondre car j’en peux plus, et quelques beaux jours où je me sens bien.

Le 9 novembre arrive et fin de chimio ! Je me dis, j’ai réussi ! J’ai tenu bon.

Mi novembre je revois l’oncologue et le chirurgien, la date de l’opération est fixée au 5 décembre. (Ouf ! Avant les fêtes)

Je demande au chirurgien de me faire l’ablation de mon sein pour mettre toutes mes chances de mon côté et ne plus revivre ça.

Le jour de l’opération arrive, stressée comme pas permis je me rends pour 10h à l’hôpital. 10h30 je descends au bloc et j’attends mon tour qui sera qu’à 12h30 donc le stress monte au max.

Alors que je venais d’être installée sur la table, le chirurgien vient me voir et me dis « ça va Mme »? Je lui réponds « s’il vous plaît docteur, débarrassez moi de ce crabe. »

15h j’ouvre les yeux dans le gaz, je reste sous surveillance et 15h45 je remonte dans ma chambre où mon mari m’attend impatient.

Un peu plus tard le chirurgien passe me voir et me dit « ça c’est très bien passé je pense que j’ai réussi à tout retirer et je vous ai conservé l’aréole » maintenant on attend le retour des analyses pour savoir si on doit réopérer pour retirer l’aréole.

Après une nuit blanche, je rentre chez moi, avec soins infirmiers tous les jours car j’ai 3 redons, un dans chaque sein et un sous l’aisselle car les ganglions étaient touchés.

Au bout de 15 jours je reprends du poil de la bête, je redeviens un peu plus autonome.

Le 2 janvier (jour des 13 ans de ma grande, rdv avec le chirurgien pour les résultats des analyses. Après avoir patienté 2h, je rentre dans le bureau du chirurgien et elle me dit:  » il n’y a plus de traces de cancer, vous êtes guérie, vous revenez de loin Mme ! »

Les larmes de soulagement montent mais encore une fois ne coulent pas. Je rentre chez moi et l’annonce à mes filles le sourire jusqu’aux oreilles, je passe un coup de téléphone à quelqu’uns de mes proches. Je poste un message sur les réseaux car ce qui m’importe à ce moment là c’est de crier la nouvelle au monde entier !

Je revois l’oncologue pour planifier les rayons et les injections d’immuno thérapie à domicile.

Fin janvier je rencontre le radiothérapeute qui me dit que je vais avoir 25 séances de rayons.

Je passe le scanner de repérage, ils me font les tatouages repère et hop ! Y’a plus qu’à.

Le 6 février première séance de rayon qui se passe bien, comme les injections d’immuno thérapie.

Aujourd’hui, le 9 février je suis à ma deuxième séance et je supporte plutôt bien le traitement pour le moment.

Le plus dur est passé, mais j’ai hâte que ça se termine.

Voilà, il faut essayer de garder le moral et se battre pour lutter contre la maladie.

Je vous souhaite plein de courage et surtout battez-vous.