Bonjour à toutes, j’ai 42 ans, avant-hier, cela fait tout juste une semaine que j’ai été opérée.

On m’a retiré un nodule cancéreux de 1cm, de grade 1 et un ganglion (et un deuxième tout petit). Tout est arrivé très vite. Ma nouvelle gynécologue m’avait prescrit décembre dernier une mammographie + échographie de contrôle (sans raison particulière).

J’en avais faite une il y a plus de 2 ans suite à un petit écoulement de sang au sein gauche mais les examens n’avaient rien donné. Depuis, cela ne s’est jamais reproduit et je n’ai jamais rien senti de particulier. Confiante, je ne me presse pas pour prendre rdv pour la mammographie quand je décide à un moment donné de prendre le temps de la faire. Le rdv est pris le 27 février. C’est le même médecin qui s’occupe de moi. La nouvelle machine rend l’examen très supportable puis, comme pour la première fois, on me fait l’échographie et là le médecin peu bavard, finit par me dire qu’il aperçoit un nodule au sein gauche de petite taille et qu’il souhaiterait faire une biopsie.

Et là, je comprends très vite que ce n’est pas bon signe et qu’il fallait que je me prépare à une mauvaise nouvelle. Je ne m’y attendais tellement pas, que sur le coup je ne savais pas comment réagir mais très vite je ne voulais pas laisser la peur prendre le dessus. Donc une semaine après, je fais cette biopsie et la semaine suivante ma gynéco m’appelle, surprise d’apprendre que j’avais fait une biopsie et me confirme qu’elle a reçu les résultats d’analyse et demande à me voir le soir même. Je m’attends donc au pire. Mon compagnon m’accompagne et la nouvelle tombe, cancer du sein grade 1 ce qui reste une chance pour moi, car je n’aurai pas de chimio à faire.

Donc là on m’explique tout le protocole des soins, on me rassure que ça se soigne très bien. Même si ça fait quand même un choc et qu’il se passe plein de choses dans la tête, je décide de rester confiante et de me laisser guider par le corps médical.On me propose de m’opérer le lundi suivant, on me laisse le choix et je me dis pourquoi attendre si on peut le faire maintenant. Je rencontre rapidement chirurgien, anesthésiste, infirmière, secrétaires… dont je remercie leur professionnalisme. Je sens que je suis dans de bonnes mains et je sais aussi que la médecine a fait beaucoup de progrès dans ce domaine.

J’ai aussi la chance d’être bien entourée entre la famille, les amis et les collègues qui sont d’un grand soutien. Je me surprends aussi de rester sereine et de rassurer tout ce petit monde. Je me dis que j’ai de la chance que ce soit pris tôt et je suis bien décidée à faire tout ce qu’il faut en sachant que ce sera l’affaire de quelques mois un peu difficiles. Ma maman, infirmière retraitée, m’accompagne pour la suite des événements.

Lundi dernier est arrivé le grand jour que j’aurais cru plus éprouvant mais qui s’est très bien passé au final. Il a fallu commencé par le repérage du ganglion dominant (par liquide radioactif), oui, car aujourd’hui on n’enlève plus systématiquement toute la chaîne ganglionnaire sauf si après analyse, celui-ci est affecté par le cancer. Ça, je le saurai jeudi.

Moi qui bricole beaucoup et donc sujette à me blesser, ça m’embêterait de ne plus avoir cette barrière immunitaire qui oblige d’avoir toujours à portée de main un désinfectant, voire même des antibiotiques au risque de voir sa main ou son bras gonflés. Mais bon pour le moment je n’en sais rien.

Mon deuxième rdv de la matinée est pour la pose d’un harpon (fil métallique) sous anesthésie local, un repère supplémentaire pour mon nodule qui n’est pas visible à l’oeil nu (ce n’est pas systématique). Puis, fin de matinée, je monte en ambulatoire, on me ré-explique tout le déroulement de l’opération, on me confie une chambre, je me prépare, je réponds aux derniers messages de réconfort, ma maman est là, je suis assez détendue, on rit de ma tenue, de la situation. J’ai même hâte qu’on vienne me chercher. L’heure tant attendue arrive, je descends au bloc à pieds avec un autre patient et un brancardier, je suis bien accueillie. J’ai été très étonnée du froid qu’il fait au bloc mais très vite on m’installe sous une couverture chauffante, j’étais bien et surprise de ne pas avoir si peur que ça.

Tout était fait pour que je reste zen et surtout j’avais confiance. Et voilà qu’une heure et demi plus tard, je suis en salle de réveil mais il me faudra une heure de plus pour émerger. J’étais bien, toujours sous ma couverture chauffante, je ne ressentais aucune douleur, le réveil s’est fait en douceur. Émotionnellement, je réagissais bien. Puis on me raccompagne dans ma chambre où j’apprécie de prendre une collation. Il me faut encore patienter avant qu’on me change les pansements et faire le compte rendu avec l’infirmière et le chirurgien.

A 19h, je quitte la clinique accompagnée de ma maman qui sera aux petits soins les 3 jours qui suivent. J’ai passé une bonne nuit et j’accuse la fatigue ces jours-ci mais le moral est bon et je ne ressens pas vraiment de douleur. C’est sensible certes, ça tiraille un peu mais ça reste tout à fait supportable même sans paracétamol. Le mot d’ordre est le repos. Je suis étonnée de la rapidité de ma récupération. Chaque jour, je gagne un peu plus en mobilité et en confort. C’est rassurant.

Maintenant, j’attends mon prochain rdv jeudi avec les médecins et les résultats d’analyse de ce qui m’a été enlevé en espérant que je n’aurai pas besoin d’une deuxième intervention. Puis dans quelques semaines, je commencerai la radiothérapie et puis ce fameux traitement d’hormonothérapie pendant 5 ans et là c’est la partie qui me réjouit le moins. Mais j’ai décidé depuis le début de régler les choses les unes après les autres et de voir venir au fur et à mesure. Ça m’évite des angoisses inutiles.Je vois que nous ne sommes pas toutes égales face à la maladie et à la façon de l’appréhender. Je me surprends moi-même de ma réaction car habituellement je gère mal le stress.

Je voulais vous faire partager mon expérience qui n’est certes pas encore terminée mais j’espère qu’elle réconfortera quelques unes d’entre vous. Car je vous assure que le cancer du sein, quelque soit le grade, se soigne très bien maintenant. Plusieurs témoignages autour de moi le confirment. De plus en plus de femmes et de jeunes femmes sont concernées (1 femme sur 8).

D’où j’encourage de ne pas attendre 50 ans pour faire la mammographie. Plus c’est pris tôt, mieux c’est. Il ne faut pas hésiter à poser toutes les questions qui vous angoissent et je pense qu’il faut vraiment rester confiante en la médecine qui a fait beaucoup de progrès en la matière.

Pour ma part je reconnais que d’autres facteurs m’ont aidé à rester sereine… je n’ai pas de vie de famille à gérer, j’ai un emploi stable que je vais pouvoir reprendre sans problème, j’ai toutes les commodités à proximité, cliniques comprises, je n’ai pas de chimio prévue et je suis bien entourée avec plein de personnes prêtent à m’aider. Pour le moment, je reste très autonome, je n’ai pas de difficultés pour les tâches du quotidien. Juste que j’attends encore un peu avant de reprendre la voiture mais d’ici 2 jours ça devrait le faire.

Je souhaite un bon rétablissement à celles qui sont en cours de traitement, du soutient et réconfort à celles qui vont se faire opérer et j’encourage vivement de faire les examens à celles qui sont encore réticentes pour les faire, car vous avez tout à gagner à le faire le plus tôt possible.

Ce n’est qu’une épreuve de plus dans notre vie, et dites vous bien qu’on en ressort grandi.

Restez positive 😉 Bises à toutes.