A l’occasion de la campagne de mobilisation
#monKOmbat,
le Professeur Laurent ZELEK, Chef de service en cancérologie à Avicenne et Président du Réseau Acsanté 93, vous livre son avis sur les soins de support et ce que vous pouvez en attendre.
« Le cancer et ses traitements peuvent impacter votre qualité de vie et votre bien- être. La fatigue, l’image de soi ou encore les difficultés sociales ne sont pas des problématiques à négliger dans votre prise en charge. »
Au travers des soins de support, variés et adaptés, votre équipe soignante peut vous accompagner dans votre combat pour maintenir votre qualité de vie.
Concrètement, qu’appelle-t-on soin de support ?
« Il existe une définition officielle :
il s’agit de l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades, parallèlement aux traitements spécifiques, lorsqu’il y en a, tout au long des maladies graves.
On peut donc distinguer les traitements spécifiques du cancer - comme les chimiothérapies, la chirurgie ou la radiothérapie - et les soins de support, c’est-à-dire tout ce qui vient autour de cette prise en charge.
Cela regroupe une grande variété de soins, de la correction des effets secondaires des traitements jusqu’à la prise en charge psychologique et sociale.»
Même certaines thérapies dites « non-conventionnelles » peuvent s’intégrer aux soins de support, sous réserve qu’elles soient correctement évaluées et pratiquées par des professionnels formés.
« Il existe une multitude de thérapies non-conventionnelles possible en cancérologie. J’évoquerais spontanément l’acupuncture, l’homéopathie ou encore l’hypnose. Il faut toutefois rester vigilant et se tourner vers ce type de soins avec précaution. »
La prise en charge par des thérapies non-conventionnelles doit être évaluée et encadrée. Il est nécessaire que vous en discutiez avec votre équipe soignante avant de vous orienter vers ces thérapies complémentaires. Les professionnels de santé qui vous encadrent pourront vous conseiller et vous aiguiller vers les soins qui correspondront le mieux à vos besoins.
Les soins de support sont essentiels pour améliorer votre bien-être physique et moral, pour renforcer l’image de soi et préserver votre qualité de vie.
« Les bénéfices sont vraiment multiples. A la base, il y a tous les soins pour contrebalancer les effets secondaires des traitements - comme les anti-vomitifs. Citons aussi l’activité physique, ou encore le domaine de la psycho-esthétique : une vraie aide pour vous aider à atténuer les complications physiques des traitements et de la maladie - port d’un foulard, techniques de maquillage… »
Les soins de support permettent de mieux tolérer les traitements, mais aussi d’améliorer la perception que vous avez de vous-même et de ce fait, votre envie d’interagir avec les autres. Pour profiter au maximum de ces bénéfices, faîtes le point avec votre équipe soignante pour exprimer vos difficultés, vos besoins.
L’activité physique, la solution idéale pour résister à la fatigue induite par les traitements.
« Pratiquer une activité physique, ce n’est pas toujours la première chose à laquelle on pense lorsqu’on est atteint d’un cancer. Pourtant, ses bénéfices sont considérables et l’activité physique devrait être l’un des premiers soins de support à mettre en place.
Les bienfaits sont aussi importants pendant la maladie, qu’après. L’activité physique a un impact immédiat sur la qualité de vie et notamment sur la fatigue, en améliorant les capacités fonctionnelles. Elle prévient également des risques de troubles cardiovasculaires ou d’ostéoporose de « l’après traitement ».
Enfin, l’activité physique peut vous permettre de recréer du lien social. »
L’activité physique pendant et après votre maladie doit être encadrée par des intervenants spécifiquement formés. Cela ne peut se résumer à une simple inscription en salle de sport. Votre équipe soignante peut vous orienter vers des professionnels ou des Associations qui, après avoir évalué votre situation, vous proposeront une activité physique adaptée à vos capacités et vos besoins.
La nutrition, un soin à part entière.
« L’objectif ici, c’est bel et bien de maintenir un état nutritionnel stable et d’éviter la perte ou la prise de poids au cours, ou après la maladie. Cela passe par le maintien de la régularité des repas et le plaisir de manger. La plupart des solutions se retrouvent dans votre assiette avec une alimentation équilibrée : manger un peu de tout, en quantité suffisante. »
Une prise en charge par un service diététique spécialisé dans votre centre de soin est possible, n’hésitez pas à en discuter avec le médecin ou l’infirmière d’annonce.
« Les traitements entraînent parfois des troubles contraignants pour une bonne prise alimentaire (troubles gastro-intestinaux, altération du goût, perte de l’appétit…). Ils sont très variables d’une patiente à l’autre et propres à chacune. Comme il n’existe pas, malheureusement, de solution « toute faite », il est d’autant plus important d’en faire part avec le personnel soignant s’ils surviennent. »
Des solutions existent pour la plupart des troubles rencontrés, mais elles sont à définir au cas par cas. Vous pouvez exprimer vos ressentis au cours d’un entretien diététique, avec un bilan et des conseils personnalisés.
La sexualité, oser en parler.
« A mon sens, c’est l’un des sujets les moins abordés et pour lequel les troubles sont les plus sous-estimés. Pour beaucoup, il n’est pas évident de s’exprimer sur ce problème. De même, certains médecins peuvent être gênés ou craindre d’être trop intrusifs en évoquant la question.
Pourtant, la sexualité fait partie intégrante du bien-être physique et moral. »
Si vous en ressentez le besoin, osez briser le tabou pour exprimer clairement vos troubles. Vous pouvez en parler à votre médecin, mais aussi avec les infirmières d’annonce, si cela vous semble plus évident. Même s’ils n’ont pas forcément de réponses à toutes vos questions, ils sauront vous orienter vers des personnes ressources.
Rappelez-vous : ne jamais hésiter à communiquer avec son équipe soignante, car elle est prête à s’adapter à vos demandes et vos attentes !
Si vous souhaitez retrouver plus d’information, rendez-vous sur le site de l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support ;
http://www.afsos.org/
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Cancer gynécologiqueNon classé
Je suis certaine que ces soins de support sont très importants. Mais malheureusement, je vis à 45 km de la ville où je suis ma chimiothérapie et il y a tellement de patients chaque jour, que parfois les box ne sont pas assez nombreux pour que nous passions à l’heure. Alors peu de soins en parallèle et pourtant je souhaiterais un peu plus d’écoute, mon corps lui, commence à saturer et je n’ai pas encore fini !!!! Je garde, au mieux, le moral, par contre mes longues balades à pieds sont devenues rares, car trop d’effets indésirables, de piqûres pour pallier les carences………