Maudit soir ! C'est à ce moment, en voyant se décomposer lentement le visage de mon épouse au téléphone, que j'appris le cancer du sein dont ma fille était atteinte. Et là tout s'écroule. Eteint le téléviseur, plus question de dîner. Des pleurs, encore des pleurs, assis tous les deux dans le canapé comme deux âmes en peine.   Puis les premières questions : pourquoi ? Oui pourquoi être malade à 32 ans ? A quel stade en est ce maudit cancer ? Où se faire soigner ? A Nevers, comme le souhaite ma fille ou dans un grand centre comme on nous le conseille ? Ce sera Nevers ! Comment son mari va réagir ?   Que de questions sans réponses ! Ce qui me réconforte c'est que je suis sûr que ma fille se battra car elle a sacré moral.   Cette nouvelle j'ai du l'annoncer à sa soeur, seule, sans la présence de ses deux enfants. Et là, nouvelle crise de pleurs. Ces deux premières étapes passées il a fallu attendre le déroulement des nombreux examens puis les opérations.   Que d'attente ! Mais toujours réconforté par la force et la gaité de notre fille. Tout se déroulera normalement.   Puis vient la chimio et ses nouvelles questions : comment la supportera-t-elle ? Et les cheveux, qui lui sont si précieux ? Quand tomberont-ils ? Ma fille réagira mieux que nous ! Pas question de perruque (ça fait plus malade dit-elle !) Ce sera des foulards qui lui vont très bien ma foi !   Voilà ma fille en est à sa cinquième séance. Tout se passe bien, sans trop de réactions. J'attends sereinement la suite, plus qu'une séance et viendra la radiothérapie et c'en sera fini pour une épreuve, terrible pour la malade en premier mais éprouvant pour l'entourage.   Voilà mon témoignage, simple comme je l'ai ressenti au fil des jours. Heureusement nous formons une famille unie ce qui nous permet de réagir au moindre petit signe !