Lorsque j’ai appris que j’avais un cancer j’étais en dépression, donc, je n’ai même pas mal réagi. Pour moi, c’était normal que je subisse ce cancer. Par contre, lorsque j’ai appris un mois plus tard, que j’allais avoir de la chimiothérapie, j’ai pleuré toute une soirée.

Après, ça a été très difficile pendant la chimiothérapie, la première étape cruciale est la perte des cheveux. La seconde, la fatigue, puis les chimios à la semaine qui devaient être plus faciles et, qui ont été de plus en plus difficiles au fur et à mesure car, on ressemble à une personne de 90 ans malgré qu’on en n’a que 45 ans. On monte les marches une à une. Pour améliorer tout ça, on a faim en raison de la cortisone.

Mais, il y a pire. Votre conjoint décide de mettre fin à votre relation un mois avant la fin de la chimio. À partir de là, votre vie bascule.

N’ayant plus rien à perdre, la dépression s’est mêlée à la colère. J’ai ensuite fait ma radiothérapie, et j’ai eu mon sauveur, un magnétiseur qui m’a débloqué de la dépression. Mais la colère a mené ma vie pendant deux ans et demi : j’ai cohabité pendant 1 an et demi, j’ai ensuite vendu ma maison seule, puis, mes cartons seule, déménager seule… Seule ma mère malade est venue, après, puis je l’ai perdue, décédée à 66 ans d’un cancer du sein mal soigné, elle a refusé la chimio, c’est devenu un cancer des os généralisé, j’ai eu deux  avertissements en 2021 au travail et pour couronner le tout ma fille de 14 ans, a fait des tentatives de suicide et ne veut plus me voir depuis décembre 2021, et  mon fils depuis mon anniversaire de 2022, ne veut plus me voir non plus.

Je ne suis plus en colère depuis décembre 2021 mais malheureusement, mon ex et mes adolescents ont pris le relais. Mon ex étant très procédurier, je passe pour la 3ème fois au tribunal. Mais, malgré tout cela, je suis heureuse car je suis devenue une combattante. Je vis au jour le jour. J’ai rencontré beaucoup de personnes formidables.

J’ai appris à m’aimer, j’ai des projets pour 2023, des voyages et mon livre. Je pratique la Résilience et je fais absolument tout ce qui me plaît. La vie est belle, il faut en profiter au maximum.

 Cette photo est la seule qui reste de mon bonheur avec mes adolescents qui m’adoraient et qui, après, sous emprise de leur père et en raison de l’adolescence, me détestent et me manquent de respect. J’ai décidé de faire le choix de refuser leur colère et de ne plus les voir, choix très difficile, mais obligatoire pour ma santé morale et physique.