Lorsque mes traitements ont été finis (chimio/radiothérapie/curiethérapie) pour moi hop je reprenais ma vie d’avant.

Ce cancer ne serait qu’un mauvais souvenir. Et puis la réalité m’a vite fait comprendre que ça en serait autrement. Une fatigue extrême qui ne vous laisse pas de répit. Des douleurs articulaires omniprésentes aussi, des problèmes intestinaux (dus aux rayons) et j’en passe…

Et ça aucun médecin n’a jamais abordé « l’après » alors le choc est rude.

En plus pour ma part, un autre aspect et pas des moindre a été l’attitude du médecin CPAM, qui a été odieux. J’ai repris 45 jours après la fin de mes traitements en mi temps thérapeutique (je ne pense pas avoir abusé j’ai repris mon activité d’infirmière en 10 heures seule sur 3 étages pour 56 résidents…)

La reprise a été très difficile physiquement même si elle a été bénéfique moralement. Et après 3 mois et demi de mi temps thérapeutique (on a droit à 3 ans dans les textes) j’ai été convoquée à la CPAM et là on m’a dit « Vous allez bien, (ben oui les douleurs, la fatigue… tout ça, ça ne se voit pas donc pour les gens on va bien) vous avez 2 solutions soit vous reprenez à temps complet ou vous vous mettez en invalidité.

J’ai donc dû reprendre à temps plein. Une fois les traitements finis on est de nouveau rendu à notre vie comme si rien ne s’était passé sauf que ce n’est pas le cas. Il y a un manque total d’écoute, les médecins ont mis en doute mes douleurs articulaires (au début je ne pouvais pas me lever directement je devais y aller par étapes parce que mes plantes de pieds étaient comme raides le matin).

Je dirais que « l’après » est tout aussi compliqué à gérer parce qu’en plus on se retrouve seule pour affronter tout ça, sans pouvoir être comprise sauf par celles ou ceux passé par la maladie. Sinon personne ne peut comprendre ce par quoi on passe (et pourtant je suis infirmière). Mais j’ai compris tellement de choses lorsque j’ai été moi-même malade. Ce qui a été bénéfique aussi pour la prise en charge de mes patients.

Et puis dans cet « après » il faut aussi apprendre à gérer les contrôles, les gros moments de stress. Parce que même si on est de nature positive, ben on a aussi en permanence cet épée de Damocles au dessus de la tête.

Le cancer a été là. J’ai la chance de l’avoir vaincu pour le moment mais il fait et fera partie intégrante du reste de notre vie et ça aussi il faut arriver à vivre avec.