Il est bien évident que si je témoigne c’est que je connais bien le sujet, arrivée au sixième cancer du sein cela fait 14 ans que je vis avec cette épée de Damoclès et que j’ai pu réaliser que c’est très important d’écouter son corps et de l’accompagner, sans cela je ne serais sûrement plus là pour en parler malgré tous les contrôles que j’ai pu avoir.

Chaîne Rose est l’exemple même qu’il n’y a plus de tabou sur la maladie, plus d’isolement des patients, parler et témoigner sont la clé de « comment mieux vivre » face à la maladie et améliorer son quotidien.

Dès l’annonce d’un traitement on tombe directement dans une profonde solitude sociale, professionnelle et parfois familiale ; l’incompréhension totale face à l’inévitable ; la peur incontrôlable qui nous envahie. Face à toutes ses émotions si fortes nous sommes encore confronté(e)s à un manque d’accompagnement, d’information, qui ne sont pas donné(e)s automatiquement (je suis suivie par trois grands centres Marseille-Avignon-Montpellier) et c’est à nous « malades » d’aller à la pêche aux renseignements.

Nous sommes encore trop seul(e)s face à cela, le combat est loin d’être fini, quand on pense qu’il y a au moins un membre par famille qui est touché je pense qu’il y a Urgence ! Pour terminer qu’on arrête de nous parquer comme des bêtes sauvages dans des salles lugubres et sinistres sous prétexte qu’il y a un manque de moyen ! Le nombre de malades augmente et les moyens sont de plus en plus en baisse !

Nous avons droit à plus de dignité car nous sommes partie prenante de la société pour laquelle l’état nous ponctionne assez comme ça et qui ne grossisse pas les budgets pour la santé ; oui je suis en colère contre cette indifférence tant que les comportements ne changeront pas.