En Décembre 2013, suite à un cancer du sein, j’ai été traité par chimiothérapie. Je souhaite vous faire part de mon expérience pour atténuer vos peurs et vous confier des petits conseils qui pourront vous aider à mieux vivre cette période. 

J’ai bénéficié du traitement durant quatre mois. Je me rendais à l’hôpital une demi-journée toutes les trois semaines pour qu’on me l’administre. Lors de la première consultation avec mon oncologue, il m’a informée des principaux effets secondaires dont l’alopécie, la fatigue mais n’a pas dramatisé la situation. Il faut absolument instaurer un climat de confiance avec votre oncologue. Il ne faut pas hésiter à l’appeler en cas de fièvre, fatigue intense car il pourra vous revoir en consultation et vous prescrire des examens, des médicaments qui vous soulageront. Il est très important d’être rassuré et sécurisé par le personnel soignant. 

Lorsque vous vous rendez à vos séances de chimiothérapie, vous pouvez être accompagné si vous le souhaitez, vous occuper aussi durant les perfusions soit en écoutant de la musique, en lisant, en dessinant ainsi le temps passera plus vite. La première fois, j’avais apporté des petits porte-bonheurs que mes enfants m’avaient donnée pour m’encourager et moralement cela me faisait du bien !!! 

Je profitais de cette journée à l’hôpital pour rencontrer la psychologue du service d’oncologie, qui était à l’écoute, ce qui m’a permis d’évacuer ma souffrance et de trouver des solutions pour surmonter les étapes difficiles reliées à la maladie et à la chimiothérapie (chute de cheveux, perte du sein, isolement social, perte de confiance en soi) 

Je vais vous confier les rituels personnels qui m’ont permis de me sentir en forme, belle et épanouie durant ces quelques mois. 

Prendre soin de son corps

En adoptant une alimentation saine, équilibrée et riche en vitamines 

J’ai augmenté ma consommation, de fruits et légumes. Je pressais et mixais des fruits tels que le citron, l’orange, banane, fruits rouges, kiwi …Ils sont riches en vitamine C et cela me redonnait de l’énergie. J’ai mangé beaucoup de fruits secs (baies de goji, dattes, figues, amandes, noix, noisettes…). J’ai cuisiné des purées et des veloutés de légumes (brocolis, carottes, pommes de terre, haricots verts, épinards…) qui sont faciles à manger lorsqu’on a peu d’appétit. J’ai privilégié les aliments frais le plus possible (mais ils sont très bons congelés aussi). 

J’ai évité les aliments trop gras, trop sucrés qui ne m’attiraient pas forcément sans me priver des aliments qui me faisaient plaisir. Je mangeais une bonne pizza et une mousse au chocolat tous les vendredis et notamment quand le moral était un peu en baisse. Pour me donner plus d’appétit, je rajoutais des aromates (persil, thym, curcuma, romarin, basilic, oignon) qui relèvent le goût. Il faut aussi bien s’hydrater. Je buvais et je bois toujours au moins un litre et demi d’eau par jour ainsi que du thé vert parfumé, des tisanes aux saveurs variée. En cas de nausées, je mangeais en petite quantité et plus souvent dans la journée. Celles-ci ont été très rares avec les médicaments prescrits avant chaque chimiothérapie. 

Pour faire mes courses, j’ai opté pour la commande sur internet et ma famille, mes amies allaient récupérer mes aliments. C’est pratique et bien moins fatiguant. 

En prenant soin de votre apparence physique 

Si vous désirez porter une prothèse capillaire, il faut la choisir avant de débuter la chimiothérapie. Choisissez une coiffure qui vous plait, qui vous ressemble. Profitez-en pour changer de style, de couleur, si le coeur vous en dit. 

Une fois la coiffure choisie, faites-vous faire la même coupe sur vos cheveux et ainsi lorsque vous les perdrez, vous aurez la même apparence. Je vous rassure, personne ne s’est aperçu que je portais une prothèse capillaire car elles sont très bien réalisées. On trouve différents types de prothèses capillaires, mais optez pour un confort maximum si vous la portez souvent. Il y a une aide financière de la caisse primaire d’assurance maladie avec une ordonnance de votre médecin et vous pouvez trouver un arrangement pour payer en plusieurs fois avec la vendeuse. 

Si votre chevelure est longue, je vous conseille de la couper par étapes. Dès que vous commencez à perdre vos cheveux, faites une coupe extra courte de façon à pouvoir mettre la prothèse. Répétez-vous surtout que cette période est temporaire, quand les cheveux repoussent c’est un vrai bonheur. 

Vous pouvez aussi porter des foulards, des bonnets, des casquettes qui sont magnifiques, colorés et de différentes matières (coton, soie, satin). Je rajoutais une fausse frange sur les bonnets, des pinces, des fleurs et je mettais des belles boucles d’oreilles. 

En prenant soin de vos ongles 

Pour éviter que vos ongles ne se fragilisent, mettez un vernis protecteur avec un filtre UV dès le début du traitement. Il est incolore, s’achète généralement en pharmacie et les infirmières vous donnent les références. Personnellement, au-dessus du vernis protecteur, je rajoutais deux couches de vernis opaque riche en silicium qui existent en plusieurs coloris. Je renouvelais le vernis une fois par semaine environ sur les mains et pieds également. Je portais toujours des gants pour ne pas les abimer lors des tâches ménagères. 

En vous maquillant 

Même si vous n’avez pas l’habitude, cela redonne bonne mine. 

Si vos sourcils se raréfient, il suffit de tracer des petits traits avec un crayon adapté et de les estomper avec un petit embout en mousse ou avec une petite brosse. Il existe également des kits à sourcils, si vous le désirez, avec des pochoirs. 

En fin de traitement, j’ai perdu mes cils et j’ai utilisé des faux cils que je posais juste à l’angle de la paupière externe ce qui m’agrandissait le regard. Les esthéticiennes peuvent vous donner des conseils pour vous maquiller et poser les faux cils. 

Prenez soin de votre peau 

L’utilisation d’une crème hydratante sur le visage et le corps est importante pour éviter la sécheresse cutanée. 

Les soins de visage et corps sont des moments de relaxation, de détente. J’ai profité des soins esthétiques mis à disposition par l’association « Toujours femme » de l’Hôpital ou j’étais soignée. J’y suis allée environ une fois par mois et cela m’a permis de rencontrer des personnes ayant vécues un cancer du sein et qui se portent bien aujourd’hui. Cela m’a redonné espoir et confiance en la vie. 

L’importance de l’entourage 

Il est primordial de vous entourer de personnes que vous aimez, qui vous apportent de la joie (conjoint, enfants, parents, amies) et ne vous isolez surtout pas. Il y a autour de vous des personnes humaines et généreuses qui viendront vous apporter aide, soutien, amour et réconfort. Je retrouvais mes amies une fois par mois pour un restaurant ou une journée shopping. 

Si vous êtes en forme et que votre médecin n’y voit pas d’inconvénients, vous pouvez envisager de continuer à travailler. Le plus important est de garder une vie sociale et de continuer à vivre tout en se soignant. 

La pratique d’une activité sportive 

Elle permet de garder un corps tonique et de se sentir en forme. La marche est très bénéfique et elle permet d’être en contact avec la nature. 

Je pratiquais la danse Zumba en club habituellement mais pendant le traitement j’ai préféré utiliser des DVD qui me permettaient de danser à mon rythme et continuer ma passion. Peu importe le sport (danse, gymnastique, sophrologie, yoga), l’essentiel est de bouger et de permettre à son corps de s’épanouir. La kinésithérapie comprenant des massages m’a détendue ainsi que le dialogue avec le soignant qui m’a rassuré et m’a donné du dynamisme pour affronter la vie. 

L’Art-thérapie 

Les activités créatives aident à s’exprimer et calment les angoisses reliées à la maladie (dessin, peinture, création d’objets comme des bijoux, danse…). 

Cuisiner permet aussi de se faire plaisir avec les odeurs, les saveurs, les couleurs et apporte la satisfaction d’avoir régalé sa famille. La musique est bien évidemment une bonne source de relaxation. 

Renseignez-vous vers les infirmières du service de chimiothérapie qui vous proposeront des variétés d’activités pour vous distraire au sein de l’Association de l’Hôpital. 

Je suis allée voir régulièrement un magnétiseur guérisseur qui m’a beaucoup aidée en m’apportant de l’énergie positive, en me donnant des conseils alimentaires et qui m’a appris l’art de la méditation. J’ai visualisé des images positives en musique et c’était très apaisant et relaxant durant cette période et je le fais tous les jours maintenant. 

J’espère que j’aurais pu vous apporter de l’aide et n’oubliez pas qu’il faut positiver et être heureuse car vous êtes en vie et c’est magnifique. N’hésitez pas à vous reposer si nécessaire sans culpabiliser car votre corps en a besoin. Je sais pour l’avoir vécu qu’il faut de la patience et toujours garder l’espoir. Il faut profiter du moment présent, de tous les instants de bonheur et vous verrez, ils sont magiques pendant la chimiothérapie.