Pourtant, il y a des moments où on a envie de tout laisser tomber. Des petits moments de découragement et puis, subitement, ma petite voix intérieure qui me persuadait de continuer. Un moment qui m’a paru étrange a été la perte des cheveux. Quelle drôle d’impression de se regarder dans la glace glabre, sans expression et pourtant j’ai voulu immortaliser l’instant parce que maintenant, il faisait partie de ma vie. Je me voyais enfin dénuée de tout artifice, j’étais pâle et gonflée par la prise de cortisone. Mais l’image que me renvoyait ce miroir était la rage de vaincre dans mon regard. Un peu comme le torero qui entre dans l’arêne, car ce combat-ci est inégal. Je précise que je suis contre la corrida, mais c’est la meilleure image qui me vient. A partir de là, je me suis dit que j’allais gagner, que la mort était de toute façon une compagne pour la vie (malade ou non) et qu’elle ne me faisait plus peur.