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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Après avoir accompagné mon mari décédé en juin 2022, suite à un glioblastome particulièrement agressif, on m’a diagnostiqué un adénocarcinome en novembre 2023. Afin de m’en distancer, je l’ai désigné comme un colocataire inopportun, « Albert, le cancer ».
Je suis actuellement en traitement et j’apprends à poser de nouveaux jalons dans le maelstrom traversé depuis octobre 2021 (date du diagnostic de mon mari).
C’est évidemment « compliqué » mais j’essaie d’avancer pas après pas.
La difficulté consiste à passer d’un « mode survie à un mode vie ». Pour autant je ne veux pas tomber dans le pathos et me dis que c’est le moment d’aller à l’essentiel. En l’occurrence ce sont les moments passés avec d’autres patients dans l’association ad-hoc près de mon domicile (art thérapie, méditation…). Ce sont également des moments de partage avec quelques amies, le cercle s’est rétréci par choix, le mien j’avoue.
Ma quête à ce jour est de trouver le bon chemin vers un développement spirituel, pour comprendre le sens de tout ça et avancer sans m’apitoyer sur mon sort. D’autant plus que je pense malgré tout avoir une situation relativement confortable : le traitement porte des réponses positives qui malmènent pas mal mon colocataire (le cancer) … Je suis valide et peux m’assumer seule.
Le bémol est le besoin ou le réflexe d’isolement…et plus que la crainte de cet isolement, je crains la perte de compassion, d’empathie avec les autres. Je n’aimerais pas me recroqueviller autour de mon nombril et perdre mon humanité.
Pour finir, je dois dire mon admiration pour le courage de patients que j’ai croisés, ma gratitude envers les personnes qui m’accompagnent sur cette partie de chemin (corps médical ou autre).
Merci et haut les cœurs !