Un cancer de l’ovaire gauche m’a été diagnostiqué le 2 juin 2023 avec une carcinome péritonéale (métastases dans l’abdomen).

Tout a commencé par une importante prise de poids de plus de 30 kg, un essoufflement, un gonflement des jambes.

J’ai vu un cardiologue qui m’a orientée sur les urgences de l’hôpital de Lons le Saunier dans le Jura.

Différents examens ont été effectués : radio des poumons et du ventre, scanner, échographie. Puis une cœlioscopie qui a permis de détecter mon cancer qui est de grade 4.

Je suis restée presque 3 semaines à l’hôpital.

Apparemment, c’est un cancer qui ne peut être détecté que lorsqu’il est très avancé.

J’ai donc été dirigée vers un oncologue à l’hôpital de Lons le Saunier qui m’a expliqué tout le déroulement du traitement c’est à dire 6 séances de chimiothérapie avec deux produits différents, toutes les 3 semaines.

J’avais l’oxygène à domicile car j’étais très essoufflée à cause de l’ascite dans mon abdomen (liquide).

Avant de voir l’oncologue, une chambre implantable m’a été posée.

J’ai perdu mes cheveux, surtout après la première séance de chimio, j’étais fatiguée et un peu nauséeuse, même avec la prémédication et j’avais de grandes difficultés à m’alimenter dans les 3 jours qui suivaient mon traitement, j’étais surtout très fatiguée.

J’étais rentrée de l’hôpital depuis environ 10 jours quand j’ai eu vraiment du mal à respirer, mon copain a appelé les pompiers qui m’ont emmenée aux urgences, j’étais inconsciente. J’y suis arrivée à 16 h 30, en attendant ma prise en charge, j’ai fait un arrêt cardiaque à 21 H30, j’ai été massée immédiatement.

Je ne me souviens de rien. Je me suis réveillée en réanimation, intubée, je ne savais pas ce que je faisais là.

Le personnel soignant m’a tout expliqué, j’écrivais sur une ardoise blanche pour m’exprimer. J’ai été extubée deux jours après, le mardi, ça faisait une dizaine de jours que j’étais inconsciente, coma artificiel pour reposer mon cœur qui battait trop rapidement. Les médecins ne se prononçaient pas sur mon état. Ils ne savaient si j’allais m’en sortir à cause de mon cancer très avancé.

Après mon réveil, j’ai été transférée en service d’oncologie le jeudi après midi.

Je suis arrivée en réanimation le 10 juillet 2023 et je suis sortie de l’hôpital le 2 août. J’avais du mal à marcher car j’avais perdu beaucoup de poids, mes muscles avaient « fondu », j’avais un diurétique pour évacuer tout l’eau qui était dans mon organisme.

Je faisais quelques pas pour aller de mon lit d’hôpital à la chaise percée, ça me fatiguait énormément. Les aides soignantes m’emmenait à la salle de bain avec la chaise percée à roulettes.

Pendant mon hospitalisation, j’ai eu plusieurs ponctions abdominales, j’avais au moins 20 kg de moins. J’en ai eu une pendant la cœlioscopie et quand je suis arrivée en réanimation, j’en avais déjà eu une à mon arrivée en service de gastro enterologie lorsque j’ai été transférée lors de mon premier séjour aux urgences.

Lorsque je suis rentrée chez moi, en ambulance puisque j’avais toujours l’oxygène, je n’ai pas pu monter les escaliers, les ambulanciers ont dû me mettre sur une chaise pour me monter au 1er étage, à mon appartement.

J’ai dû commander une chaise percée, un déambulateur, des protections.

J’avais déjà un fauteuil confort dans le salon, le technicien de la pharmacie qui m’a livré la chaise percée et le déambulateur a tout installé à mon domicile.

Je dormais dans mon fauteuil, je ne pouvais pas dormir dans mon lit, même avec deux oreillers, j’étais trop « à plat » et j’étouffais.

J’avais l’oxygène aux lunettes la journée et, la nuit, j’avais un masque pour éviter que je fasse de l’apnée du sommeil.

J’ai repris des forces petit à petit, j’étais obligée de beaucoup me reposer.

Mon copain est resté chez moi pendant trois mois, il a son propre appartement mais je ne pouvais pas me débrouiller seule, j’avais une auxiliaire de vie pour ma toilette et une aide à domicile pour mon ménage.

J’ai continué mes séances de chimio, toutes les trois semaines, j’y allais en ambulance, au début.

Puis en VSL, quand je n’avais plus d’oxygène.

J’ai terminé ma première série de 6 séances de chimio en décembre 2023 et j’ai commencé l’immunothérapie en janvier 2024, avec, en parallèle, une chimio par médicaments.

Fin janvier, j’ai fait des coliques néphrétiques, l’urologue m’a posé une sonde double J , en interne, par les voies naturelles, qui allait du rein à l’uretère, pour aider mon rein à fonctionner, je l’ai gardée un mois.

En fait, j’avais cinq calculs rénaux qui m’ont été enlevés lors de la pose de la sonde.

Un nouveau scanner avec  produit de contraste a été effectué suite à ces calculs rénaux qui a montré que ma tumeur avait grossi.

Arrêt de l’immunothérapie et de la chimio médicamenteuse et reprise de la chimio avec un nouveau protocole, une série de 6 séances d’une heure trente.

J’en suis à ma troisième séance, je dois faire un scanner avant ma quatrième séance  pour voir si la chimio fonctionne. J’ai fait une allergie à ma première séance, du coup, j’ai une perfusion d’antihistaminique avant la perfusion de chimio.

Je suis très fatiguée mais je n’ai pas perdu mes cheveux. J’ai eu une ponction abdominale car, j’avais à nouveau du liquide dans l’abdomen, en même temps que ma dernière chimio qui date de mercredi 15 mai.

Il me reste encore trois séances avant de refaire un scanner pour voir l’avancée du traitement.

J’ai bon moral depuis l’annonce de la maladie, je me bats, ne me laisse pas aller. Même si je n’ai pas beaucoup de famille, uniquement mon oncle et ma tante, mes deux sœurs ne me parlant depuis 12 ans, j’ai le soutien de mon copain et d’amies ainsi que de mon oncle et ma tante.

Toutes mes amies me disent que je suis courageuse, pour moi, c’est normal, je suis une battante, même si je ne suis pas toujours au top de ma forme, je continue d’avancer.

Je ne peux plus travailler et ça me manque, une routine s’est installée pour moi, entre mon traitement à l’hôpital et ma vie quotidienne à la maison. C’est devenu presque normal pour moi, déjà presqu’ un an que ça dure.

J’ai toujours un moral d’acier.

Je prends soin de moi, je relativise, jusqu’à maintenant, ça m’a plutôt réussi.