J ai vécu comme beaucoup une errance médicale qui a été non seulement pénible en terme de douleurs , de difficultés à me faire entendre mais surtout un sentiment d’un grand gâchis car finalement 18 mois pour découvrir un Carcinose Péritonéale après plusieurs IRM, plusieurs Scanners, Coloscopie, Fibroscopie, échographie pelvienne, plusieurs gastroentérologues pour finir avec un stade 3 C qui aurait pu être évité !!

Comment est-il possible qu’aucun n’ait été capable à un moment de dire Stop il faut aller voir pourquoi vous avez si mal alors que les images ne donnent rien…Tout n’est pas que dans la tête ! J’ ai une colère aussi avec moi-même de ne pas avoir assez insisté comme si je n’arrivais pas à parler avec justesse de mes douleurs et peur de passer pour une Geignarde…

Aujourd’hui je regrette de ne pas avoir demandé une cœlioscopie, seul examen qui aurait pu aider au diagnostic… Et je veux témoigner pour dire aux autorités de la médecine de mieux former et informer leurs médecins et spécialistes sur ce cancer dit silencieux mais que nous pouvons faire parler si nous allons directement l’écouter !

J’ai 62 ans, j’ai la chance d’être prise en main par Gustave Roussy ; ils vont tout faire pour me soigner mais je sais que c’est un cancer qui ne se guérit pas, cela permet juste une meilleure prolongation de la vie alors que s’il avait été détecté avant j’aurais eu plus de chance de le guérir complètement…

Je dis à toutes les femmes qui se plaignent de maux de ventre trop récurrents , chroniques et à qui on dit y a rien dans vos examens, de ne pas laisser tomber et demander une cœlioscopie, voir même aussi des marqueurs tumoraux ( même si plus fragile comme indicateurs ).

Je vais traverser cette épreuve, elle est difficile, bouleversante, douloureuse aussi, mais nous ne pouvons pas laisser des cancers qui peuvent se soigner, ne pas être détectés plus tôt car c ‘st possible.

De plus j’ai eu il y a 15 ans une hystérectomie avec conservation des ovaires… Était-ce bien utile de conserver les ovaires à une femme de 47 ans proche de la ménopause pour quelques années de confort… et finalement écourter sa vie 10 ans plus tard ?

Là aussi ça mérite une réflexion même si ce cancer est moins fréquent ( 5000 cas par an ). Cette maladie est particulière, elle nous renvoie à ce que nous avons de plus précieux, la Vie mais aussi l’Amour… Mais je me serais bien passé de cette leçon de vie car elle est particulièrement difficile.

Je suis convaincue de ma guérison totale, car je ne veux pas imaginer une autre option. Mes futurs petits-enfants attendent leur grand-mère, et j’aimerais pouvoir vivre ces moments magiques moi aussi.