Écrire pour panser.

J’avais 28 ans. La vie défilait, faite de routines rassurantes et de projets qu’on croit éternels et puis tout a basculé.

Un diagnostic. Deux syllabes : Cancer.

Je suis passée par toutes les étapes du combat, mais aussi de l’acceptation, du doute, de la rage, de la peur. Mon corps est devenu un champ de bataille, et moi une guerrière malgré moi.

J’ai commencé par quelques lignes, griffonnées entre deux rendez-vous médicaux. Puis à la fin de tout le protocole, les pages se sont enchaînées. J’ai raconté mon histoire avec mes mots, mes émotions brutes, parfois teintées d’humour noir pour alléger l’insupportable.

J’écrivais pour ne pas sombrer, pour comprendre, pour reprendre possession de mon histoire et de mon corps.
J’écrivais aussi pour toutes celles qui traversent cette tempête silencieusement.

Un jour, j’ai su qu’il fallait aller au bout. J’ai publié ce livre, Mon petit crabe. Non pas que pour tourner la page, mais pour donner du sens à cette traversée.

Écrire m’a libérée. Cela m’a permis de déposer mes armes et de retrouver ma voix.
Aujourd’hui, je souhaite simplement que mon témoignage puisse résonner avec d’autres femmes.

Leur dire, sans détours ni filtre : « Vous n’êtes pas seules. »