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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Bonjour et longue vie à toutes et à tous. Sincèrement. J’ai conscience que mon post ne va ni encourager ni donner de l’espoir, mais j’ai juste besoin d’écrire et de décrire.
Agé de 59 ans on m’a diagnostiqué il y a un an à peu près, un cancer de la prostate. L’urologue m’a immédiatement mis sous hormonothérapie pendant 7 mois.
Si le PSA est revenu à la normale, les dégâts psychologiques de cette thérapie ont été considérables. Castré chimiquement, je n’ai absolument pas supporté les effets secondaires et je suis aujourd’hui sous anxiolytiques et antidépresseurs avec perte totale de la libido, pousse des seins, graisse abdominale, crises d’anxiété et de larmes et perte totale de goût à la vie.
En clair mon identité masculine a disparu et je ne le supporte pas. Je sais que ce n’est pas à la mode aujourd’hui de se référer à sa virilité mais pour moi c’est intolérable.
J’ai décidé que plus jamais personne ne m’injecterait d’hormones et j’attends mon prochain RDV fin février pour voir ce qu’on peut envisager mais au pire s’il n’y a pas d’alternative acceptable, ou si les effets secondaires devaient s’avérer irréversibles, alors je la regarderais arriver bien en face en la fixant dans les yeux.
Désolé pour ce pessimisme mais je n’ai personne à qui parler car personne ne comprend mon désarroi, pas même mon épouse.
J’avais besoin que ça sorte. En revanche, vous tous, battez-vous et sortez-vous-en. Bien amicalement.
Bonjour Patrick,
Je lis vôtre témoignage ce matin, juste après avoir déposé le mien qui relate de ma vie de couple depuis le cancer prostatique de mon conjoint.
Je n’essaierais donc pas et ne me permettrais pas d’analyser en bien ou en mal vos ressentis face à la maladie.
Juste vous dire que je peux l’entendre car je vis également les effets secondaires de l’hormonothérapie de mon conjoint et vôtre témoignage m’éclaire vraiment car vous écrivez ce que je n’entends pas ici mais que je ressens clairement. Ces périodes d’abattements sont terribles.
Ils ont arrêté l’hormonothérapie pour mon conjoint voici 3 mois.
Maintenant c’est du contrôle de PSA.
Et de l’attente.
On capte vôtre désarroi et vôtre bien légitime colère.
C’est effectivement un vrai chamboulement.
Je ne sais pas dans quelle région vous êtes soigné mais peut-être que vous pouvez vous rapprocher d’un psychologue du service pour vous soulager ?
Je ne peux que vous souhaiter bon courage, même si je sais que dans ces moments là ce n’est pas forcément entendable.
J’ai ce cancer au stade 3, donc à haut risque. Je suis passé par 39 séances de radiothérapie et suis actuellement en traitement d’hormonotérapie pour trois ans, (reste encore 8 mois ouf). Oui ce traitement est une Castration chimique, mais si on perd sa virilité, on conserve quand meme du plaisirs et l’on peut satisfaire son ou sa partenaire autrement, pour moi c’est une partenaire, tout n’est pas perdu oh que non, faut parler avant, bien avant pour éviter toutes surprises, la pénétration n’est pas forcément le nirvana pour toutes les femmes
Bonjour Patrick, un petit message pour t envoyer tout mon soutien, je comprends ce que tu ressens et nous tous sommes là pour t épauler. Bon curage.
Merci. Pour moi ce n’est désormais qu’une question de temps. 2 ans, 3 ans, 5 ans….peu importe, c’est mon choix. Mais pour tous les autres, courage!