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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Il y a tout juste deux ans, je me faisais opérer du néné. De mon corps on l’a enlevé et par une prothèse on l’a remplacé. J’étais si heureuse de cette étape, si heureuse de conserver mes formes généreuses, si heureuse que l’on me libère de ce mal qu’est le cancer.Il y a tout juste deux ans, je souriais tellement de cette victoire, de l’arrivée de plein d’espoir, je n’imaginais en aucun cas que ce n’était que le début d’un long parcours douloureux en attendant des jours heureux.
Aujourd’hui, ce chemin est derrière moi. Il a fallu quatre opérations des nichons pour arriver à leur complète disparition, un an de terrible de souffrance pour décider de ma délivrance.Mais aujourd’hui, c’est fini, je suis à plat, je suis ravie. J’ai même osé faire un peu de zèle en demandant une ultime intervention pour me faire encore plus jolie et c’est vraiment réussi.
Je ne regrette en aucun cas ce voyage sous les nuages et les orages.Je ne regrette en aucun cas d’avoir tout essayé pour conserver une forme de néné…Cela n’a pas fonctionné, c’est ma réalité.Mais je suis en mesure aujourd’hui de crier haut et fort que toutes ces épreuves m’ont permis d’accueillir avec amour mon superbe petit buste si robuste.
Il y a tout juste deux ans, je n’étais pas prête dans ma petite tête pourtant bien faite à abandonner ce sein qui ne me voulait aucun bien. Je me sentais torturée à l’idée de vivre avec un seul néné, j’avais peur me sentir déséquilibrée au point de me faire chuter.J’ai eu besoin de temps, j’ai eu besoin d’essayer, j’ai eu besoin de souffrir et de trébucher pour enfin accepter. Cela peut sembler fou de remercier cette période envahie par des douleurs qui pourraient faire peur, par de la souffrance à outrance. Mais je crois que sans elle, jamais je n’aurais ressenti les choses comme cela aujourd’hui. Jamais je n’aurais eu le courage de me délivrer, de me libérer et à nouveau de m’aimer.
J’ai deux oeufs aux plats, je suis une jolie raplapla…Je me sens belle et sensuelle.Je me sens vivante et charmante.Je me sens grandie et épanouie.
Je revendique la tête haute mon parcours et mon enveloppe d’aujourd’hui.Je l’assume tellement que sans prothèse je suis très à l’aise.Je suis reconstruite à plat et voilà…Je renais de mes cendres, j’ai oublié les douleurs, je ne vois maintenant que douceur et splendeur.
Ces deux années m’ont été bénéfiques, elles m’ont aidée à me libérer d’une multitudes de pensées bien « clichées ».Une femme doit avoir des seins sinon elle ne sert à rien.Une femme est sexy si elle porte des décolletés comme Angélina Jolie.Une femme est sensuelle si par sa poitrine elle parle d’elle…
Je suis si heureuse aujourd’hui de penser différemment, de m’être ouverte à d’autres découvertes.Une femme doit s’aimer avec ses cicatrices tatouées.Une femme est sexy dès lors qu’elle sourit à son corps et à sa vie.Une femme est sensuelle lorsqu’elle le décide, seulement elle.
Je n’aurais jamais été capable de faire tout ce parcours sans mon mari dont le regard amoureux et empli de désir n’a jamais failli.Je n’aurais jamais été capable de traverser ces épreuves sans mes enfants toujours présents pour me rassurer, me câliner et m’encourager.Je n’aurais jamais été capable de supporter toutes ces opérations sans la confiance, le magnifique travail et l’écoute de mon adorable Docteur ProduLolo qui aime tant le « beau ».Sans eux, je ne serais pas l’épouse qui fait encore envie, la maman pleine de vie, la femme épanouie.
Ça y est, une page se tourne, mon nouveau moi est abouti.La croisade continue oui, mais c’est avec un corps que j’aime, un corps en paix que je vais la poursuivre et tout faire pour vivre.