Honnêtement, l’annonce du cancer n’a pas été est un choc !

Mi-juillet je découvre une grosseur dans le sein, comme j’ai programmé mon rdv pour ma mammographie de contrôle le 26 juillet, j’attends sans plus d’inquiétude que cela mais avec au fond de moi, une petite voix qui commence à élaborer un scénario catastrophe.

Le 26 juillet, mammographie et juste derrière échographie avec un RDV pour le 31 pour une biopsie. Là aussi, pas de surprise, en 2012, je suis déjà passée par ce processus pour une petite tumeur qui s’est révélé bénigne.

Le 8 août, RDV avec le radiologue pour communication des résultats de la biopsie. Mon mari m’accompagne car ma petite voix a fait du prosélytisme. Le médecin reste vague, me donne une enveloppe avec les résultats, me dit que le gynécologue m’expliquera tout et me conduit directement à son secrétariat pour un RDV fixé 2 jours après. Pas besoin d’avoir une boule de cristal pour deviner, que cette accélération des RDV et ben, ça ne sent pas bon.

Nous avons ouvert l’enveloppe et, pas la peine d’avoir fait 10 ans d’études, mais quelques recherches sur internet pour comprendre ce que veut dire « carcinome mammaire infiltrant de type non spécifique de grade 3 pour l’un et de grade 2 pour l’autre».

Je n’en veux pas à ce médecin d’avoir été dans le flou, il est resté dans sa zone de confort c’est-à-dire dans sa spécialité.

Et donc, le 10 août quand je rencontre le gynécologue et qu’il me demande ce que je sais, c’est le plus simplement du monde que je lui dis « j’ai compris que j’ai un cancer ». Il me le confirme, me dit qu’il faut opérer rapidement, ça tombe bien, il a de la place le 23 août, car l’une des tumeurs est assez agressive. Il m’informe d’ores et déjà, de ce qui se passera probablement après.

La petite voix jubile !

Alors, non, je n’ai pas été assommée, furieuse, effrayée, triste, … enfin pas tout de suite. Il m’a fallu quelques jours, le temps de l’annoncer à mes proches, pour réaliser ce qui m’arrivait réellement.

Et là, le cancer te met un sacré bordel dans la tête et te fait partir dans tous les sens au niveau des pensées. Pourquoi moi ? Est-ce que j’ai envie de combattre cet intrus ? Me battre pour qui, pour quoi ? Qu’est-ce qui me donnera l’envie d’avoir envie ? (comme disait notre regretté Johnny)

Ces interrogations m’ont plongée en pleine perplexité. La plupart des témoignages que j’ai pu lire sur le vécu de mes sœurs de combat qui sont vaillantes, combattantes, résistantes, m’ont mise en décalage. Est-ce que je suis la seule à avoir des doutes sur la nécessité (l’obligation ?) de livrer bataille.

Moi qui ai toujours fait passer les autres et surtout « ce que vont penser les autres » avant mes propres désirs et décisions, comment et où vais-je trouver l’impulsion qui me donnera l’énergie et l’envie de livrer bataille pour moi.

Il me faut inventer une autre histoire, me construire un nouvel avenir pour ne plus se coltiner ce mal-être que je porte depuis l’enfance. Parce que oui, sous l’attitude et l’apparence qui me font passer aux yeux des autres comme une femme forte, tenace, équilibrée, optimiste, heureuse, il y a aussi de la fragilité, des incertitudes, et parfois de la tristesse. Comment sortir de cette non estime de soi (merci papa et maman) qui ne m’autorise pas à être simplement heureuse et de considérer que ma vie n’est pas si mal que ça ?

Alors oui, il me faudra prendre une autre direction, arrêter de vivre pour plaire et au travers des autres, se détacher de la matérialité. Apprendre à prendre soin de moi comme je le fais pour les autres.

Cette épreuve doit être le début d’une nouvelle existence, une renaissance pour mettre dans ma vie de la légèreté, de l’insouciance, de la gaieté. Un moral optimiste, faire confiance à la vie et aux médecins, sont des éléments clés dans le processus de guérison. Je le sais, je suis à la croisée des chemins.