J’ai été diagnostiquéé d’un cancer de la lymphe (Ou lymphome de hodgkin) en janvier 2022.
le diagnostic final a mis 5 ans à arriver.

En novembre 2018 j’ai eu des douleurs thoraciques qui ne diminuaient toujours pas au bout de 3 jours. Difficultés à respirer surtout lors d’efforts, même marcher est un poids sur la poitrine. Le généraliste m’a envoyée aux urgences au vu des antécédents médicaux de ma mère (problèmes cardiaques). Une fois une batterie d’examens faits on me laisse rentrer chez moi “c’est le stress, des douleurs pariétales, reposer vous et paracétamole pour les douleurs”.


En mai 2019 rebelotte, le généraliste me fait faire cette fois une prise de sang pour plusieurs paramètres dont les dedimeres. La prise de sang revient positive pour les dedimeres et on m’envoie une nouvelle fois aux urgences(pas le même hôpital que la première fois) à nouveau plein d’examens et à nouveau le même discours “ce sont des douleurs pariétales, reposez-vous et paracétamol pour la douleur”.

Je me résigne à me dire qu’effectivement le travail me stresse un peu et je fais des exercices de respiration et méditation lorsque les douleurs apparaissent.

En février 2021 les douleurs sont très intenses et durent 7jours (avant elles étaient plutôt de 3-4jours) je consulte une cardiologue qui découvre une péricardite (de l’eau dans la poche du cœur) et m’hospitalise pour 7 jours, je ressors avec un traitement de 3 mois et un rdv avec un spécialiste en médecine interne car pour elle il s’agit de péricardite chronique. Je suis donc sous traitement pendant plusieurs mois car à chaque arrêt du traitement l’épanchement revient très vite. Le médecin spécialiste en médecine interne pense à une maladie auto immune. Jusque là personne ne me fait faire de scanner ou autre imagerie.


De la toux survient autour du mois de mai 2021 et j’attrape en juillet le Covid qui a étrangement stoppé la toux. Celle-ci revient après la convalescence et persiste, je fais une radio et les radiologues m’envoient faire un scanner car il y avait des choses anormales sur la radio. Je fais le scanner dans une clinique à Paris où des pneumologues consultent également. Celui que je vois feuillette les clichés et m’annonce que j’ai une pneumonie ou bien ça peut être la tuberculose à cause de mon métier (je suis auxiliaire vétérinaire). Je prends des antibiotiques pendant 7jours et refais un scanner sur sa prescription. J’envoie également au médecin interniste qui me recontacte quelques jours après et me dit qu’une biopsie doit être réalisée car j’ai une masse dans le thorax.


La biopsie se réalise à l’hôpital de la Pitié Salpétrière et malheureusement les 7 prélèvements ressortent sans rien car la masse est nécrosée. On me fait faire un TEP SCAN assez rapidement après la biopsie et suite à ça on me dit alors qu’il faudrait m’opérer puis analyser la masse, sans me donner une quelconque hypothèse de ce que cela pourrait être.

En novembre 2021 j’ai rendez vous avec une chirurgienne de l’hôpital de Tenon qui m’explique que cela peut-être un Thymome, un Theratome que grosso modo on enlève et ça va mieux (je l’entendais comme cela du moins) ou un lymphome. Pour moi l’hypothèse du lymphome était impossible. Impossible car elle m’a montré le tout premier scanner réalisé en 2019 aux urgences et la masse était déjà là, plus petite et non nécrosée. Elle m’explique les risques potentiels liés à la chirurgie et le post opératoire, la convalescence qui sera longue.


J’accepte et je me fais opérer le 15 décembre 2021. L’opération a duré 5 heures, le péricarde étant un peu atteint on m’en a enlevé un morceau ainsi qu’un petit morceau de poumon gauche.

Je suis rentrée au bout de 8 jours et c’était très compliqué car très douloureux, je n’avais le droit que de dormir sur le dos, des soins à faire faire par des infirmiers et kinésithérapeute pour la rééducation du souffle. En janvier 2022 j’ai rendez vous pour le suivi avec la chirurgienne et les résultats !


C’est son confrère qui a également assisté à la chirurgie qui me reçoit et m’annonce sans trop de pincette “C’est un lymphome de Hodgkin” il m’explique que je serais suivie à l’hôpital de la pitié salpétriere par un(e) hématologue, que j’aurais de la chimio et peut-être de la radiothérapie mais il n’a pas plus d’informations.

J’étais seule lors de ce rendez vous, mon ex copain étant en déplacement et je ne m’attendais absolument pas à cette annonce. Je suis sortie déboussolée, j’ai appelé mon copain de l’époque qui n’a malheureusement pas répondu et j’ai alors téléphoné à la clinique vétérinaire où je travaille. Je savais qu’elles comprendraient et qu’elles auraient des mots rassurants.


Le moment de l’annonce est très difficile, il n’y a pas de bons mots, de bons moments pour annoncer qu’on est malade et surtout quand on a aucune infos, mon rdv avec l’hématologue étant 10 jours plus tard.
Entre temps j’ai à nouveau eu des radios, scanner, des contrôles cardiologiques et TEP SCAN de contrôle et le rendez vous avec le radiothérapeute qui m’a expliqué comment se passerait la radiothérapie et qu’il ne pouvait pas m’assurer qu’il y en aurait une, que la décision se ferait de manière collégiale.

L’hématologue me “rassure” en m’expliquant que je n’aurais que de la chimiothérapie, avec un protocole ABVD qui est plutôt soft comparé à d’autre, que je pourrais peut-être continuer de travailler car la fatigue dépend des gens et que je perdrais probablement pas mes cheveux (j’avais les cheveux très longs). J’ai une 4 cures soit 8 séances, 1 toutes les deux semaines. Une aide psychologique m’a été proposé et je l’ai vivement accepté.


On ne m’a pas expliqué grand chose au niveaux des effets secondaires et j’ai du appeler en urgence mon médecin traitant car 2 jours après la chimio j’avais des aphtes partout dans la bouche. J’avais également des infections pour la stimulation des globules à faire. Quelques jours avant ces injections j’avais l’impression que mes os se dissolvaient et des douleurs très intenses.


Pour le travail, j’étais en mi temps thérapeutique de fin février à début avril et j’ai ensuite dû arrêter de travailler.
La dernière chimio a été le 9 juin 2022 et je suis depuis en rémission avec des rdv de suivis  tous les 4 mois.
J’ai continué de consulter le psychologue de l’hôpital quelques mois après la fin des traitements car reprendre sa vie d’avant était utopique pour moi et mon copain m’ayant quitté durant l’été, ce fut très compliqué à encaisser.

Si vous vous sentez mal, avec une gêne, des douleurs, surtout ne lâchez pas l’affaire, n’hésitez pas à consulter d’autres médecins ou spécialistes, même si on vous dit “respirez, et prenez du paracétamol” parce qu’une erreur médicale peu arriver vite et dans certains cas, vous coûtez beaucoup. Et surtout profitez de la vie !