Le courage d’en parler

  Je ne suis pas quelqu’un qui se dévoile facilement, il y a quelques mois je n’aurais encore rien dit. Dans ma famille qui est en Tunisie, personne n’est au courant, je reste évasive. Ma copine Mumuverger (mon crabe paulo) m’encourage à en parler…   C’est le 1er octobre 2015 que j’ai su que j’avais un cancer du sein. J’étais alors en vacances et j’étais très fatiguée, j’avais mal au bras et je me suis aperçu d’une boule au sein énorme. N’ayant pas d’antécédent de cancer dans la famille, je n’y avais même pas pensé… Ma mère me disait d’aller voir le médecin mais je n’avais pas identifié d’urgence, et j’ai dû subir de la chimio et une tumorectomie…   Avoir un cancer est très tabou dans les pays du Maghreb, je ne voulais pas que ça se sache car je voulais protéger mes parents. D’ailleurs ma mère m’encourageait à me cacher sous ma perruque… C’est seulement cet été j’ai commencé à en parler ouvertement. Le déclic a été quand je suis allée voir sur Facebook, je suis tombée sur des groupes de discussion et y ai rencontré ma soeur de coeur « Julie ».   Entre filles on se faisait des appels visio tous les jours, je les aime d’amour : Mumu, Jess, Ali, Hélène, Julie…  De notre groupe est né « le salons des amazones »,  groupe confidentiel, d’entraide, de conseil, de rires et de larmes. Les anciennes amazones connaissent, celles encore avec nous et celles parties trop tôt : rip Céline manu Cécilia et tant d’autres…

Mes enfants, ma guérison

  Mon mari a eu du mal à accepter que je sois malade, il a tout gardé en lui. A sa manière il était présent, me faisait plein de cadeaux, mais se cachait beaucoup derrière les travaux en se disant que je serais contente… Mes enfants sont des guerriers se sont eux les plus forts moi je n’ai pas eu le choix d’être là pour eux…   Ma fille Yasmine (7 ans) a été très (trop ?) proche de moi. À longueur de journée elle me disait « tu vas guérir maman ». Elle m’aidait beaucoup à la maison.  Elle était mon repère, mon pilier ! Quant à mon fils Sofyane  (9 ans) il était aussi présent et il répétait : « j’ai de la chance ma maman est courageuse, elle est trop forte ! »   Je me suis attachée à être très présente pour eux, je faisais plein de choses avec eux, je me suis même vue faire de l’accrobranche avec eux un lendemain de chimio ! Mes enfants étaient fiers de moi, ça se voyait et ça m’a portée, je leur dois ma guérison, ils m’ont permis de ne pas déprimer.

Aider les femmes en Tunisie

  Je suis très coquette et mon soucis numéro un dans ce qui m’est arrivé a été la perte de mes cheveux pendant la chimiothérapie. Malgré l’arrêt des traitements je ne me sens pas encore moi. Mes cheveux ne sont plus les mêmes, pas aussi fournis…   Je suis devenue « makeup addicte » et j’ai créé un blog où je donne des astuces make up pendant les traitements. C’est ce que je vais proposer aux magazines tunisiens pour les femmes malades de là-bas. Je suis en train de préparer un article pour le magazine tunisien « SOUSSE » au sujet du pendant et après cancer avec des adresses. Il y a beaucoup d’entraide entre filles mais il n’y a rien de structuré là-bas. Et je souhaite que les femmes en Tunisie puissent connaître les astuces beauté makeup les crèmes à utilisés les astuces turbans bandeaux frange perruque comment être belle pendant et après la maladie.  

Je pense que chacune vit sa maladie différemment

  Soit on le cache, soit on le montre. Moi je suis pudique, j’ai préservé ma famille et mes enfants. L’essentiel est de continuer à vivre à sourire à se sentir belle à prendre soin de soi. Il faut se dire que rien n’est insurmontable dans la vie il faut simplement avoir la force de vaincre et gagner ! Anyssa, 38 ans