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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Février 2017, j’ai 48 ans et au cours d’une mammographie de contrôle, car j’en faisais tous les deuxans depuis l’âge de quarante ans, complétée par une échographie, on m’a décelé un cancer du sein.Verdict confirmé par la biopsie.
Ma gynéco m’a donc conseillé de voir un chirurgien au plus vite car il fallait enlever rapidement, lecancer que j’avais étant un cancer lobulaire infiltrant.
Je vais donc voir un chirurgien qui prescrit une IRM afin de localiser les foyers cancéreux pourl’intervention. Résultat de l’IRM, il y a d’autres foyers cancéreux en plus de ceux déjà existants. Donc,mastectomie du sein droit afin de jouer la sécurité et d’éviter une récidive à plus ou moins longterme.
Avoir perdu un sein ne m’a rien fait du tout car pour moi une femme ne se résume pas à une paire deseins. C’est ce qu’elle dégage qui la rend belle !!! J’ai toujours continué à sourire, à rire, à prendre lavie du bon côté, ce qui a médusé pas mal de mes connaissances.
Ne rien lâcher ! Telle est ma devise !
L’été qui a suivi ma mastectomie, j’ai porté des décolletés plus ou moins plongeants et suis allée à laplage sans aucun problème. Pendant les six mois où j’ai été une amazone, je n’ai jamais eu honte deme regarder dans un miroir. J’ai toujours gardé la tête haute et n’ai jamais baissé les bras ! J’ai uncancer du sein, et alors ?
Je suis désormais reconstruite par un plasticien qui est un véritable artiste. Et la copie est bien plusbelle que l’original !
J’ai vécu ma maladie (que ce soit l’annonce du cancer, les examens, les hospitalisations)complètement seule, pas de mari, pas d’amant, pas d’enfants et je n’en ai rien dit à mes proches. CarDieu merci, je n’ai pas eu de traitements lourds. Juste de l’hormonothérapie dont on dit beaucoup demal mais que je supporte très bien.
J’ai toujours pris beaucoup de recul par rapport à la maladie, ai pris les choses avec philosophie, en aimême ri parfois et j’ai toujours été bienveillante avec moi-même. Si j’ai eu un cancer du sein, ce n’estpas anodin. J’en faisais beaucoup trop dans ma vie professionnelle et ma vie personnelle et ça a étéun bon électrochoc qui m’a permis de lever le pied, de me recentrer, et de me détacher de beaucoupde choses.
Si pour beaucoup, c’est un calvaire, pour moi c’est une renaissance ! La vie ne s’arrête pasparce qu’on vous diagnostique un cancer du sein !
Si c’était à refaire ? Je le referais ! Car en plus, j’ai fait de très belles rencontres…
Mon cancer du sein en trois mots ? Mon combat, ma gloire, ma fierté !
Et surtout, merci au dépistage, sinon… Car je n’avais aucun signe avant-coureur, juste une grandefatigue mais étant donnée la vie que je menais, je ne m’inquiétais pas …