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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Si quelqu’un m’avait dit un jour que j’aurais un cancer, je lui aurais répondu : moi ? Bien sur que non… Nous pensons toujours que cela n’arrive qu’aux autres. Quand mon gynécologue m’a annoncé en mai 2020, que j’avais un cancer rare de la trompe, je n’y croyais pas. J’ai subi deux opérations, dont une très invalidante. Mon mari était à la fois mon infirmier, mon psychologue et mon confident. Ma fille s’est occupée comme une chef de notre maison, des courses, du ménage. Choses que je n’avais pas la force de faire. A ce moment-là, je ne m’inquiétais pas plus que ça. Tout devait rentrer dans l’ordre. De mai à septembre, les médecins ne m’ont jamais parlé de chimiothérapie malheureusement.
Tremblement de terre fin août, le chirurgien m’annonce qu’il m’a pris rendez vous avec un oncologue. Je commencerai donc ma chimio en septembre 2020. Une toutes les trois semaines, jusqu’à janvier 2021. Cela m’a mise ko, les effets secondaires étaient terribles, je n’étais plus bonne à rien. La fatigue était ce que j’acceptais le moins. Mon mari devait me laver, m’habiller, me soutenir. Ma fille m’aidait dans les gestes du quotidien.
Les accompagnants sont vraiment importants dans la vie d’un malade du cancer, je ne les remercierai jamais assez.
Je pense que seule, je n’aurais pas pu me battre.
A ce jour, je suis en rémission depuis janvier 2021. Mes contrôles sont bons et encourageants. Il me reste toujours des douleurs dues à la chimio, qui sont très dures à vivre. Mon médecin m’a dit que cela arrivait fréquemment.
Ma plus belle victoire, être en vie.
Je n’oublie pas mes parents et mes voisins qui m’ont concoctée de bons petits plats à mes retours de chimio. Ma prof d’art-thérapie qui a été une oreille attentive et m’a initiée à la peinture et à l’écriture.
Ne jamais oublier qu’en tant que malade, nous avons le droit de ne pas avoir le moral, d’avoir envie de tout envoyer balader, d’hurler de douleur, d’en vouloir à la terre entière. Cela ne veut pas dire que nous baissons les bras mais que souvent tout ce qui nous arrive nous ne le connaissons pas et l’inconnu fait peur, la mort fait peur.
Il suffit juste de trouver cette oreille qui vous écoutera en silence, qui laissera vos larmes couler….