Lors de l’annonce de mon cancer du sein, en décembre 2012, à 6 jours de mon 45ème anniversaire, j’ai tout de suite « enfilé » un mental de combat… Parce que ma petite dernière de 4 ans et demi était avec mon mari et moi lors de celle-ci ! Et ma première pensée a été « ne tombe pas »…tant qu’elle est là… Bats-toi parce qu’elle et ses frère et sœurs sont là. Mais une fois seule dans ma salle de bains, je suis tombée, effondrée, emportée par un tsunami de colère, d’incompréhension, de peur, mais avec déjà à l’esprit que le crabe ne m’aurait pas. Le plus dur ? Le dire à mes autres enfants ! Je me suis retrouvée prise dans un tourbillon entre rendez-vous chez le chirurgien, chez l’oncologue et autres. Deuxième choc : apprendre la future perte de mes cheveux… Parce que là, j’ai réalisé que non seulement mon corps était touché mais que mon identité allait l’être aussi tout autant… Les mois qui ont suivi, mon mari a été exemplaire mais, même si bien accompagnée, c’est seule que je me suis battue pendant toute la durée de mes traitements ! C’est seule que j’ai dû affronter tout ce que ceux-ci impliquaient ! Les douleurs, la fatigue, le désamour de mon propre moi… Mais son amour ainsi que celui de nos 4 enfants m’a été primordial dans la lutte que je menais… Il m’a portée et m’a donné la force nécessaire pour combattre et vaincre le crabe… Mais malgré tout, c’est, dans mon esprit, seule que j’ai mis le crabe K.O. Dès le départ, j’ai dit au premier rendez-vous avec l’oncologue, que je me battrai bec et ongles, que je tomberai maintes fois mais qu’à chacune de ces fois, je me relèverai plus forte et c’est ce que j’ai fait… Cette épreuve m’a mis « un coup de pied dans le derrière », elle m’a ouvert les yeux : grâce à elle, j’ai compris que je devais ne plus penser seulement qu’aux autres mais surtout à moi… J’ai vaincu le crabe et ça, c’est une fierté sans nom…