Partagez votre vécu à votre manière, par un texte, une image, une vidéo !
« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
À 1 mois de notre départ, voici mon histoire.
Je suis Karine maman de 2 merveilleux fils de 35 et 32 ans et mamie de mes 3 merveilleuses petites filles. Le 29 Octobre 2019, ma vie a basculé. J’apprends que je suis atteinte d’un Cancer du sein et là je réalise pas tout à fait ce qu’il m’arrive.
J’ai longtemps hésité avant d’écrire ce qui suit car c’est très personnel et souvent je pense que mon histoire est sans importance. De plus, j’étais incertaine d’annoncer mon cancer à ma famille, à mes 2 merveilleux fils Teddy et Romain. Je n’avais pas le goût d’exposer mes problèmes et surtout, je ne voulais pas leur faire peur et les rendre triste. Au début on veut tout garder pour soi mais je me rends vite compte que cela est impossible. Leurs regards envers leur maman malade me rendait encore plus triste 😥.
Donc, si je vous partage mon histoire, aujourd’hui, c’est pour sensibiliser TOUTES les femmes, vos mères, vos sœurs, vos filles, vos nièces, vos amies, vos amoureuses, vos collègues d’aller faire leur mammographie chaque année et de vous examiner régulièrement dans un miroir. On pense toujours que c’est pour les autres cette vilaine bête.
Moi je n’avais aucun antécédent de cancer du sein dans ma famille et pourtant… À l’aube de mes 53 ans, Cancer du sein ! Un coup de masse en pleine face. Bouleversement total, mon monde s’est écroulé, s’est effondré. Le temps s’est arrêté et ma vie a basculé. La peur a envahi mon âme, mon corps, mon esprit et mon cœur. La maladie, le foutu mot “cancer”, il est terrifiant. Bref, l’annonce de mon cancer du sein est tombée comme une bombe. Jamais je n’aurais pensé être touchée par cette maladie. Peu importe l’âge, le cancer frappe fort pour la personne touchée et son entourage. À 52 ans, ce sont mes rêves et mes projets que j’ai vu s’envoler en fumée. Mettre tout sur pause pour une période indéterminée est extrêmement difficile à accepter.
J’ai certainement vécu la période la plus traumatisante de toute mon existence. Moi qui pensais avoir eu mon lot d’épreuves, eh bien non. Si je devais conserver un seul mot pour définir les derniers mois, cela serait certainement «combat».
Lors de l’annonce du diagnostic, mon Oncologue me parle de CARCINOME CANALAIRE INFILTRANT, De GRADE 3, HER2 positif, MIB1 a 80% de biopsie et d’éventuelle chirurgie. Je ne comprends pas, mes oreilles bourdonnent et j’ai le vertige. Le reste de la journée, j’ignore si j’incarnais encore mon corps… Par la suite, tout s’est fait très vite, ce fut la biopsie, 2e biopsie,3e biopsie au secours, j’en pouvais plus mais il fallait le faire, pour avoir le meilleur des traitements. Ensuite une mastectomie partielle pour prélever ce morceau de moi qui inquiétait et mes ganglions qui seraient envoyés en pathologie.
J’ai alors l’impression de perdre le contrôle sur mon corps et sur ma vie… C’est une adaptation difficile et des deuils à faire. C’est se sentir extrêmement seule par moment même si l’on est bien entourée. C’est de prononcer CE MOT en sachant que l’on brise le cœur de ceux qu’on aime le plus au monde et d’apprendre à respecter leurs réactions parce qu’elles sont toutes différentes d’une personne à l’autre. Parfois sans mots, surpris, mais reste que c’est violent comme nouvelle. Pour certains, cela a été la fuite et je les comprends tellement. Moi, je n’ai pas eu le choix d’y faire face même si par moment je refusais de toutes mes forces le diagnostic et les traitements. Dieu merci, je n’étais pas seule dans ce calvaire.
Malgré tout, il y a de la beauté derrière cette noirceur. En me poussant dans mes limites et mes retranchements, elle m’aura poussée à essayer de me reconnecter et à établir mes priorités. En 2020, j’ai appris la peur et la solitude. Celles, vous savez, qui vous collent au ventre, vous empêchent de dormir et serrent le cœur des jours durant. Le profond sentiment de solitude et le vide. Des côtés positifs, oui, il y en a grâce au soutien de l’homme qui à été à mes côtés Jérôme et qui m’a aidée à surmonter mes peurs.
J’ai observé le ciel, le soleil et les étoiles. Mes merveilleuses petites filles Mila ❤Thaïs❤️ et Faustine ❤ ma belle fille Marion Et Sarah .
Je me suis accrochée tant bien que mal. Le plus difficile a été la perte de cheveux, que je redoutais tellement, Et aussi la période de l’après-traitement. En peu de temps votre corps est transformé, mis à rude épreuve. Sein, cheveux, poils, peau… rien n’est épargné ! Et la reconstruction d’un nouveau corps est très longue. L’opération qui mutile votre corps et ensuite les traitements, chimiothérapie et radiothérapie qui l’achèvent.
La reconquête de son corps et de sa sexualité suite à la perte d’une partie de nous-mêmes. Les excès dans lesquels je me suis réfugiée après la chimio, comme pour narguer la maladie et la mort. Le plus dur est la peur de la récidive. De plus, je travaille fort sur l’acceptation d’une nouvelle Karine que je fasse connaissance avec moi-même.
Combattante. Bah… À mon avis, Je n’ai rien combattu. J’ai seulement fait ce qui, selon moi, devait être fait et j’ai essayé de suivre du mieux que j’ai pu. Cela a été également un moment très difficile pour mon couple. Cette épreuve a révélé les failles de celui-ci. Par contre, nous avons traversé tant de choses lui et moi que je suis confiante pour la suite. Nous apprenons à vivre l’après-cancer. Car oui il y a un après c’est une période qui est tout aussi difficile………les gens vous disent allez il faut aller de l’avant car c’est derrière mais ce n’est pas toujours aussi simple et toujours plus facile à dire.
Dès le début, j’aurais aimé être plus informée, plus en détail, de mon type de cancer et de ce que cela allait impliquer dans ma vie à partir de maintenant et au quotidien. Offrir un accompagnement psychologique d’emblée au patient. Et être informée des différents organismes et fondations pour recevoir de l’aide morale, psychologique et parfois même physique. Enfin, l’après-maladie n’est pas évidente à gérer, car nous gardons forcément des traces physiques et psychologiques, or la fatigue accumulée nous rend souvent plus faible et plus vulnérable.
Aujourd’hui je suis à 1 mois de mon objectif qui à été un declic positif lors de ma 1er chimio de faire un périple 1200km a vélo 🚲 avec mon amie chère à mon cœur ❤️ et très présente durant cette période qui est Émilie. Mon départ est éminent le 26 juin nous prenons la route de Saint-Nazaire dans le 44 pour Canet en Roussillon dans le 66.
Je voudrais dire à tous et toutes qu’il faut toujours garder espoir et trouver un côté positif pour s’en sortir. Moi c’est ce périple, vous ça sera peut-être autre chose. Croyez en vous.
Merci d’avoir pris le temps de me lire et de nous soutenir.
Vous pouvez nous suivre sur notre page Facebook : 2amiespourlavie
Une cagnotte Leetchi pour aider à la recherche
Je remercie l’institut Unicancer Bergonié Bordeaux