Je viens d’avoir 29 ans, je suis mariée et maman d’un petit garçon de 3 ans.  À 28 ans on m’a diagnostiqué un cancer, le cancer du rein.

Tout commence par une tension artérielle trop élevée, je suis donc vue par un cardiologue, ce dernier me fait passer une batterie de tests, après contact avec des confrères, il me prescrit de réaliser un scanner des glandes surrénales. Le 18 juillet, je réalise cet examen, le médecin souhaite me voir juste après. Là il m’apprend que je n’ai rien sur les glandes surrénales, mais que j’ai une masse sur le rein droit, ce dernier est classé bosniak 4 et qu’il faut que je pousse les examens et qu’un urologue me voit. Je rentre chez moi, avec cette information, je vais directement chercher sur le net à quoi correspond ce fameux « bosniak 4 » et là je lis rapidement que le classement va de 1 à 4, lorsqu’on a un 4 cela signifie que la masse est à 80% maligne et 20% bénigne.

Je me réfugie en pleurs dans mon canapé et je prends doucement conscience.

À partir de là, IRM et rendez-vous avec mon urologue, pour lui au vu des images il n’y a aucun doute c’est un cancer, il m’explique que mon dossier va passer en conseil avec des oncologues pour leurs avis car je n’ai que 28 ans c’est très très rare, habituellement ils ont plutôt face à eux des patients d’environ 60/70 ans. 3 jours après, l’urologue m’appelle, les professeurs sont unanimes, c’est cancéreux et il faut opérer, on me parle de néphrectomie totale ou partielle, et cela sera décidé en direct le jour de l’opération en fonction de ce qui est possible.

Je subie alors une néphrectomie partielle, je rentre dans un protocole RAAC, c’est un programme de récupération améliorée après chirurgie, l’hospitalisation dure normalement 48h. Mais cela ne se passe pas comme ça pour moi, au bout de 48h, je suis fiévreuse, et très très mal, j’ai des pics de douleurs affreux dans le dos, c’est un enfer ! On me fait passer une Irm rapidement pour vérifier ce qui se passe, on m’indique que j’ai un urinome sous capsulaire hépatique, des urines se sont échappées de mon rein.

Je repasse alors au bloc à J+5 après la première opération, pour la pose d’une sonde double J, celle-ci va de mon rein jusqu’à ma vessie afin que l’urine reprenne son chemin initial. Entre-temps ma tumeur est envoyée en anapathologie, trois semaines après mon urologue m’indique qu’ils ne se sont pas trompés, j’ai alors un carcinome à cellule claire kystisée intrarenal isup 2,

mon chirurgien me dit « ce n’est pas le plus gentil des cancers mais pas le plus méchant non plus » me voilà maintenant avec cette information.

Au vu de mon jeune âge, de la rareté de mon cas, mon dossier doit passer entre les mains d’autres professeurs.

Aujourd’hui où j’en suis ? J’ ai un rendez-vous prévu en ontogénétique afin de vérifier une piste génétique.

Et je serai suivie minimum 10/15 ans.