Alsacienne d’adoption, 48 ans, mammo classique (« âge », antécédents) la radiologue pose ma main sur mon sein. Je comprends. Tumeur atypique (comédocarcinome) grade 3, 4cm.
Je suis sonnée, à terre. Ma sœur de cœur depuis l’enfance est partie 12 mois avant d’une récidive, son cancer me terrifiait, j’étais présente, j’aurais pu l’être plus.
Mon protocole sera « simple » : tumorectomie, radiothérapie, fin de l’histoire, reprise du travail. Six mois après la fin des traitements, nouvelle habitude, l’autopalpation… j’apprends de mes erreurs.
Même sein, HER2+++, RH+, grade 3, la suite moins « fun » et surtout je suis seule derrière mon masque, coronavirus oblige : tumorectomie, chimio, mastectomie, immunothérapie, hormonothérapie.
Ces cancers me laissent des traces physiques : cicatrices, neuropathies, troubles cognitifs, fatigue, mais aussi psychologiques : perte de confiance en soi, sentiment de décalage. Le cachet journalier et ses effets secondaires me rappelle que je reste en sursis, mais aussi que je vis.
Je réalise l’amour, le courage de mes proches, le potentiel de la résilience, la force qui m’habite. Garder le meilleur de ma vie, croire en l’avenir, dire je t’aime, oser dire non aussi.
Place aux couleurs, au rire, je profite et je me cherche encore (mes cheveux aussi) !
