Bonjour à tous. Annoncer à ses enfants que l’on est malade n’est pas chose simple. J’étais terrorisée par le fait de devoir leur dire ces mots. Moi, maman fusionnelle, toujours là, à la rescousse, femme active puisque je travaillais.

Leur dire que je suis malade, que peut-être parfois je me sentirai si mal que je ne pourrai pas m’occuper d’eux. Leur dire que je serai très fatiguée, moi leur maman qui fonce toujours.

Alors voilà. Je décidais un beau jour de leur expliquer ce qu’était le cancer. Leur expliquer les incroyables progrès que la médecine avait fait pour soigner de mieux en mieux cette maladie.

Je leur rappelais les quelques fois où ils avaient été malades et qu’ils n’arrivaient pas à supporter leur antibiotiques et que cela s’exprimait par des nausées voire des vomissements. Je leur rappelais aussi ces longues heures voire journées qu’ils passaient au lit parce qu’ils ne pouvaient pas se lever, affaiblis par leur maladie. Puis nous avons ris ensemble de ces moments passés en se disant qu’ils étaient passés et qu’aujourd’hui tout le monde allait bien.

Alors à ce moment je leur ai dit voilà maman est très malade.

Elle a un cancer, c’est d’ailleurs pour ceci que je vous en parlais au début de la conversation. Alors parfois je serai très fatiguée, à cause de la maladie et parfois je le serai à cause de mes médicaments. D’ailleurs, je voulais vous informer, maman ne peut pas aller chercher les médicaments dans la pharmacie où elle travaille ou chez un autre collègue.

Maman doit aller à l’hôpital avant. Parce que les médicaments que je vais prendre sont spéciaux.

Voilà, c’est vous qui viendrez peut-être de temps en temps me faire un bisous sur le front pendant que je dormirai. Puis je regardais mon plus grand et lui ai dit. S’il te plaît ai pitié de moi quand je serai très fatiguée, ne laisse surtout pas les petits me faire la cuisine. Je ne veux pas être empoisonnée. Mes deux derniers sont des machines à bêtises. Et deux jours auparavant ils avaient décidé de faire une soupe avec des légumes et de la peinture. Alors tout le monde a éclaté de rire.

Mes enfants m’ont embrassée et dans les jours qui suivent, ils sont chacun venu me poser des questions sur des sujets qui les tracassaient.

Est-ce que c’est grave ce que tu as maman ? Est ce que tu seras souvent à l’hôpital ? Est-ce que tu pourras quand même t’occuper de nous ?

À chaque question je n’ai répondu que la stricte vérité, sans promettre, sans omettre. Voilà. Attention il y a très certainement d’autres manières de l’annoncer. C’était juste la mienne, celle que j’ai trouvée pour mettre des mots sur une maladie que l’on ne veut même pas nommer.