Un soir, il y a deux, ans, j’ai ressenti une violente douleur dans un testicule. Comme si on m’avait donné un coup.  A la palpation, je sentais quelque chose. Comme un petit caillou. Le lendemain, je suis allé chez mon médecin traitant. Il a pensé à une torsion mais par précaution, il m’a prescrit une échographie.

Quand on a annoncé que c’était un cancer du testicule, ça a été une grosse douche froide. J’avais 24 ans, j’étais jeune, actif, sportif. Je menais une vie saine. Il n’y avait aucun antécédent dans ma famille. Alors pourquoi moi ? Comme ce n’était pas évident d’en parler, j’ai cherché des informations sur internet. C’est comme ça que j’ai trouvé l’association Cerhom. J’ai discuté avec Olivier, son président, qui avait eu la même chose que moi 20 ans plus tôt. Cela m’a rassuré. J’ai pu lui poser toutes les questions que je voulais, avant d’être orienté vers Gustave Roussy.

C’est là que j’ai entendu pour la première fois le mot « orchidectomie » de la bouche de l’urologue. Un joli mot dont le début pourrait faire penser à une fleur… sauf qu’il s’agit de l’ablation chirurgicale du testicule. Heureusement, on vous propose rapidement de le remplacer par une prothèse si vous le souhaitez et de faire une conservation de sperme avant l’intervention. Le traitement aurait pu s’arrêter là mais ayant des métastases au niveau du ventre, j’ai dû enchaîner trois cycles de chimiothérapie, alternant une semaine à l’hôpital et deux semaines à la maison, et un curage ganglionnaire.

Très entouré par ma famille, par l’association, et par l’équipe, qui a vraiment été formidable, même si j’ai perdu mes cheveux -et mes poils, et oui !-, j’ai gardé confiance. Entre le diagnostic et la fin de la chimio, il s’est écoulé trois mois. A la fin, j’ai tout de même poussé un « ouf » de soulagement.

Aujourd’hui, je suis rassuré car on me surveille régulièrement (scanner et prise de sang). Il n’y a pas eu d’impact sur ma sexualité et ma fertilité a été préservée. Avec le recul, je me dis que j’ai vraiment eu de la chance de ressentir cette douleur car détecté tôt, le cancer testiculaire se guérit. C’est pourquoi j’encourage les hommes à s’auto-palper tous les mois ! C’est le meilleur moyen pour se rendre compte si quelque chose ne va pas.

 Depuis mon cancer, j’avais un rêve : apprendre le parapente et voler…