Âgée de 45 ans depuis février 2018, je fais face à une récidive du cancer du sein dont j’ai été atteinte en 2010. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas de nouveau le sein qui est touché, ce sont des métastases qui se sont nichées sur le foie, les poumons et les os.

2010, je viens d’avoir une petite fille en mai. J’ai déjà 2 garçons de 14 et 10 ans. Je viens de déménager dans la maison que nous venons de faire construire. Je me mets en congé parental pour profiter à fond de mon bébé qui sera le dernier car je suis âgée de 37 ans.

Au moment des fêtes de Noël, je suis victime d’un gros choc émotionnel. 3 jours après le choc, je découvre une boule sur mon sein gauche.

Mon médecin traitant ne s’affole pas en me disant que s’est sûrement des clarifications dûes à l’allaitement. Suite à cela, elle me prescrit une échographie et mammographie. J’ai pris l’annonce du cancer en pleine face, par la manip radio en plein milieu du couloir du service.

Sans jamais utiliser le mot cancer, mais en utilisant des termes médicaux, des termes qui étaient lourds de gravité.

De là, tout va s’enchaîner. Rendez-vous avec le gynéco qui lui, ne me cache pas la réalité, tumeur de 3 cm partie en étoile… Rendez-vous en urgence chez le chirurgien à qui je demande de m’opérer en urgence.

Tout mon MONDE s’écroule. Je ne verrai pas grandir mes enfants.

Je suis opérée mi-janvier avec curage ganglionnaire. 3 sur 10 sont touchés mais pas éclatés.Le verdict de l’analyse faite durant l’opération est sans appel. C’est un cancer. Lorsque le chirurgien vient m’annoncer la nouvelle, il se place face à moi au pied de mon lit.

Ma réponse est claire : c’est pas la petite bête qui va manger la grosse.

À la suite de cela, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie mais pour 7 ans à cause des ganglions touchés. Bien-sûr, avec tous les effets indésirables qu’on peut imaginer.

Je reprends ma vie suite au traitement. Je décide de me faire suivre par une psychothérapeute. Et une fois la petite rentrée à l’école, je cherche du boulot. Je finis par reprendre le métier de Nounou.

Début décembre 2017, je sens un ganglion dans mon cou, sous ma clavicule gauche. Je consulte. C’est la remplaçante de mon nouveau médecin traitant. J’ai largué la précédente qui ne prenait pas du tout en compte mes ressentis.

La remplaçante me rassure après palpation de la zone en me disant que vu le gros rhume que je me traîne depuis plus d’un mois, il n’y a rien d’affolant mais que c’est à surveiller. Rassurée, nous passons les fêtes de fin d’année en famille pour Noël et sur Paris pour le nouvel an (Disneyland et les Champs Élysées).

Tout début janvier, je retourne consulter et c’est encore la remplaçante. Elle décide de me faire faire une écho de contrôle. Là encore, je tombe sur une praticienne qui n’est pas très rassurante car elle me prescrit un scanner pour le lundi suivant mais me demande de prendre contact avec mon oncologue.

Celui-ci me rappelle le lendemain soir directement en me disant qu’il n’aime pas ça du tout et qu’il veut me voir le mardi avec le scanner de la veille.

Je comprends tout de suite ce qu’il en est… C’est reparti.

Effectivement, le scanner montre des nodules sur le foie et une grosse boule sous-claviculaire.L’oncologue n’y va pas par 4 chemins : pour lui c’est un cancer. Il me fait faire une batterie d’examens, tep scan, écho du foie, biopsie du foie… tout ça en 2 semaines.

Consultations avec l’oncologue où il me confirme la récidive, m’explique la situation et l’emplacement des métastases. Et directement une chimio pour 3 mois minimum au rythme de 3 de suite par mois, et une semaine de repos.

Effectivement, au bout de 3 mois et après avoir fait un nouveau tep scan, les métas ne sont pas suffisamment réduites. On repart pour 3 mois supplémentaires mais je m’y étais préparée.

Malheureusement pour moi, après le 4ème mois de traitement et juste avant la consultation suivante, mes résultats de prise de sang sur le marqueur CA15/3 ont de nouveau augmenté.

Je suis effondrée, je pleure, je me dis que je suis perdue…

Lors de la consultation, l’oncologue est cash… On change de protocole de suite pour 3 mois minimum au rythme de 1 par mois. La première se fait sur le champ.

Voilà où j’en suis au jour d’aujourd’hui. J’ai peur des effets indésirables qui m’ont été annoncés (syndrome mains pieds et assèchement de la peau et j’en passe). Je continuerai à donner de mes nouvelles suite à mon témoignage dans les commentaires.

Depuis l’annonce de la récidive, je me dis que je suis comme Tyson, je suis sur le ring et je ne descendrai pas tant que je ne l’aurais pas défoncé.

LES PLUS BELLES ANNÉES DE MA VIE SONT CELLES QU’IL ME RESTE À VIVRE …