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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
On parle de lutte contre le cancer. Pour moi, à chaque étape, je me suis sentie plus en lutte contre la perspective de chimio, que contre le cancer en lui-même. Peur, terreur… fondée… infondée… tintée de traumatismes passés, encore tellement présents…
Être malgré moi, poussée dans le rôle de malade, risquer de perdre mon autonomie… entendre cette petite voix au fond de moi… « elle aurait dû (pu) être gravement handicapée… est-elle vraiment normale ? … c’est celle qui a eu « des problèmes à la tête » ».
Depuis mes 10 ans… apprendre à ne rien montrer, créer une succession de dénis… Cacher, jusqu’à oublier, la perpétuelle instabilité de mes pas, alors qu’une flaque d’eau, une plaque de gel ou encore le sol et ses formes inconstantes menacent de me faire vaciller.
Les maux de tête, constants jusqu’à mes 24 ans. Les terribles crises d’hydrocéphalie, celles qui m’ont enseignées à quitter mon corps.
La confrontation avec la mort, presque tous les 7 ans… se relever… faire comme si de rien n’était… Une boule dans le sein… nouveau déni qui durera 3 ans. Cancer… rechute… on me dit stade 4… rémission… se relever… avec toujours cette urgence de vivre… découvrir et apprendre de l’autre, des autres réalités, cultures et chemins de vie… se sentir vivante et reconnaissante…
Et toujours en toile de fond, l’indignation… face aux injustices, aux inégalités… des soins de santé exceptionnels pour les uns (pour moi) et précaires voir inexistants pour les autres.
Vivante, reconnaissante mais indignée…
Bonjour
Comment allez vous aujourd’hui ?
Quelles sont les inégalités de soin dont vous parlez ? J ai également un cancer métastasé et je suis intéressée par votre histoire. Merci
Bonne journée
Bonjour,
Je vis au Nord du Brésil et travaille avec une ONG qui lutte pour la défense des droits du peuple autochtone Yanomami. Les inégalités aux quelles je me réfère sont celles qu’affrontent les personnes les plus vulnérables de ce pays.
Bonjour Sylvie, merci beaucoup pour ton témoignage sœur de combat et oui moi je suis en rémission de 2 cancers depuis 13 mois ce jour. Je suis survivant sans traitement juste sous surveillance et pourtant je porte cet culpabilité d être en forme au regard de mes frères et sœurs toujours ou entrant dans le combat, je dis depuis peu sœur et frère car nous sommes combattants de pathologies dures et sans pitié mais nous pouvons nous apporter notre solidarité notre aide morale….j ai trouvé un sens à ma nouvelle vie….aider autant que possible mes sœurs et frères…amicalement. Éric