Je pressentais quelque chose avant l’annonce de la maladie par le radiologue, je le savais au fond de moi… Le plus dur a été de l’annoncer à ma famille, de voir la peur, la tristesse dans leur regard. A partir du moment où on vous annonce que vous avez un cancer, vous entrez dans un protocole où vous vous laissez porter sans trop comprendre ce qui vous arrive mais vous savez que vous n avez pas le choix.

Pour la famille, c’est plus compliqué, les proches sont désemparés, ne savent pas comment ils vont pouvoir aider mais ils sont déjà là et c’est le plus important, en tout cas pour moi.

A partir du moment, où tout est devenu concret avec une tumorectomie, j’ai écouté, accepté ce qu’on me disait… J’avais confiance au corps médical qui m’avait prise en charge : tumorectomie, chimio, radiothérapie et mastectomie avec reconstruction pour finir.

J’aurais pensé que le dernier rdv avec l’oncologue serait libérateur pour moi, mais en fait je me suis sentie abandonnée… Plus de rdv, vos proches qui vous entouraient, reprennent le cours de leur vie mais pas moi…. J’étais perdue,  ne plus savoir quoi faire de ce corps et de cet esprit qui a souffert mais qui souffrait déjà avant.

Sauf que je n’ai pris conscience de mon état dépressif que par la suite. Le chemin a été long, avec des traitements, psy, médecine alternative et développement personnel, ça va mieux mais ce n’est pas terminé.

Je n’oublie pas, et je me dis que mon corps m’a appelé à l’aide et je ne l’ai pas écouté. Je m’efforce de le faire le plus souvent. Le cancer est un combat personnel mais qui ne sera gagné qu’avec du courage, de la ténacité et les proches.

Cette expérience douloureuse de ma vie a été étonnement  bénéfique pour moi, dans le sens où j’ai compris ou sont mes priorités et ce que je ne veux plus. Je continue de me reconstruire avec beaucoup d’espoir.