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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Accueil Témoignage Me construire en tant que jeune adulte avec un cancer
Je m’appelle Fanny, j’ai 21 ans. Je combats actuellement ma seconde récidive de tumeur ovarienne.
Tout cela a commencé après mon baccalauréat en 2015, à l’âge de 18 ans.
On m’a décelé, juste après mes épreuves du bac, une tumeur rare de Sertoli-Leydig à l’ovaire droit. Celle-ci pesait 3kg et s’était développée sans que je ne ressente quoi que ce soit. L’ovaire était hélas irrécupérable donc on me l’a enlevé.
Les médecins se sont dit qu’une opération était suffisante mais 1 an et demi plus tard, en février 2017, à quelques jours de mes 20 ans, j’ai eu le droit à ma première récidive toujours très localisée. Cette fois-ci sur le péritoine. Ainsi débuta ma première chimiothérapie (21 injections sur 9 semaines).
Mes études ont été complètement bouleversées par cet événement et, comme beaucoup de femmes à qui cela arrive, j’avais décidé à l’époque d’ouvrir à blog pour mettre mes maux en mots. Cela me permettait de témoigner, me souvenir, partager à d’autres car je m’étais sentie très seule dans l’épreuve. Ayant une tumeur rare avec peu de statistiques, je n’avais aucun jeune de mon âge avec qui en parler.
Pendant cette première chimiothérapie, j’ai appris la richesse de l’amour, des amis, de l’entourage. Dès lors que mon énergie était un minimum satisfaisante, je sortais, faisais la fête, voyageais. Certes, la première fois que mes cheveux et mes sourcils sont tombés, c’était dur mais pas insurmontable non plus. Défiant tous les conseils qu’on m’avait dit, j’ai décidé de mordre la vie à pleine dent sans me ménager.
Dès que ma chimio s’est terminée, en juin 2017, je suis allée en Ardèche, à Lyon, Vienne, au Portugal en plein mois d’août. C’était génial. J’ai aussi dû me confronter au « retour à la vie normale », revenir à l’université n’était pas facile mais la meilleure façon pour moi de m’y remettre au plus vite a été de travailler en même temps que mes études. Mes cheveux avaient commencé à repousser alors on ne pouvait rien suspecter.
Puis, 8 mois après ma dernière injection de chimio, j’ai eu ma seconde récidive. Cette fois-ci près de 1,5kg de tumeur… Pour la première fois, j’ai réellement sentie cette masse et l’ai assimilée à un bébé. L’opération a été l’une des plus difficiles pour moi. Je ne m’imaginais pas une seconde devoir subir cela une nouvelle fois.
Ma première réaction était de tout abandonner, de tout vouloir lâcher, ne plus me battre. Puis, petit à petit, je l’ai accepté. J’ai un peu subi toutes les étapes du deuil : Le choc, la culpabilité, la colère, marchander avec les médecins, la douleur, la reconstruction puis l’acceptation.
J’ai décidé de vivre cette seconde chimiothérapie autrement. Changer de perruque, changer mon regard sur la chose et vivre à l’instant, au moment donné. Je n’ai, à nouveau, plus aucune notion du temps, ni de comment vais-je rebondir une fois toute cette épreuve terminée.
Mais, pour l’instant, la seule projection que j’arrive à faire est entre mes chimios. J’organise des fêtes, des voyages, des instants précieux avec mes amis ou ma famille. Lorsque mes cheveux sont retombés à nouveau, j’ai décidé de rassembler mes copains, fêter ça avec un petit verre, partager ça en direct sur Facebook. Leur soutien est pour moi unique au monde. Je réalise la chance que j’ai d’être si bien entourée, que ce soit d’un point de vue familial, amical ou même dans le monde de l’hôpital.
J’ai récemment appris qu’il serait prudent de m’enlever mon système reproductif, mon ovaire restant ainsi que mon utérus. La nouvelle n’a pas été facile à digérer mais je réalise qu’une femme peut être épanouie sans vivre à travers ses enfants, la maternité. J’en suis persuadée. Et puis, je verrai bien avec le temps !
Le seul hic pour moi dans l’histoire, c’est qu’une fois qu’on a connu une récidive et qu’on sait qu’on a cette épée de Damoclès qui peut retomber à tout instant : comment continuer à vivre la vie normalement ? Comment garder les pieds sur Terre et ne pas se laisser submerger par des folies qui peuvent parfois mettre notre vie en danger ? C’est là toute la question que je me pose. Enfin bon, j’ai ma dernière chimio le 3 août 2018, une opération dans les semaines à venir et normalement en septembre, tout cela devrait être derrière moi et je pourrai goûter à nouveau à ce délice de revoir mes cheveux pousser ainsi que mon énergie flamboyante.
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Bravo pour votre maturité et votre optimisme ! Une belle leçon…
Bonjour Fany En lisant votre témoignage les larmes montent. Moi j ai eu mon cancer du sein à 25 ans et je me dis que j etais trop jeune mais là je me rends compte qu il ya beaucoup plus jeune que moi. Votre courage et votre envie de vivre sont une leçon de vivre. Je vous souhaite de guérir bien sûr et de continuer à être courageuse Je vous embrasse bien fort
Je te souhaite bon courage Je t’envoie plein d’ondes positives Je me remets doucement d’une mastectomie chimio rayons et maintenant hormonotherapie Il est vrai que j’ai 61 ans mais je garde le moral mon sourire pas toujours ma bonne humeur mais j’avance …toujours regarder devant … Je t’embrasse Martine
Bonjour Fanny, ayant traversé un traumatisme important il y a quelques années maintenant et par expérience je peux vous dire que vous allez avoir besoin de vous reconstruire. Selon moi l’accompagnement psychologique n’est pas une option. Les priorités changent le sens de la vie aussi le regard sur nous, les autres et le monde change et dans ce passage, une reconstruction identitaire est nécessaire. Celle-ci permet de se recentrer sur soi, de savoir qui l’on est, de lever les peurs les freins les doutes… je vous souhaite de rencontrer les bonnes personnes.
courage à toi ,tu passes des moments tres difficiles mais dis toi qu’il y a une vie apres le cancer ..commences toi a te projeter …tu te dis ..je ferai ca apres ,j’ai envie d’aller la bas ..feuillette des catalogues et essaye ,je sais ce n’est pas évident ,de t’imaginer dans ta vie future ..cela te reboostera ..essaye de te détendre ,écouter de la musique que tu aimes pour te déconnecter un instant ..j’ai eu des problèmes de santé également ,à l’annonce de ma maladie et les traitements ,j’ai eu l’impression d’avoir le ciel qui m’est tombe sur la tête et au fur et à mesure le mur qui était devant moi ,a commence a disparaitre et j’ai pu revoir un coin de ciel bleu …le projection dans ta vie future est tres importante ..la vie n’est pas finie ..il faut garder le moral ,je sais ce n’est pas toujours chose facile ..croisons les doigts ..tu vas y arriver ..courage à toi
Bonjour, Quelle force ! Bravo. Je suis d’accord avec Christophe, un accompagnement psychologique serait utile car le cancer raconte le vécu de votre histoire. D’autre part, vivre sa vie à pleine dent est compréhensible mais le repos après de lourds traitements, est indispensable. J’ai eu des exemples autour de moi que l’ont confirmé. Je viens de lire un roman qui confirme le repos lorsque l’on a un cancer. Maintenant, je ne suis pas médecin mais… Je vous souhaite bon courage et vous envoie que des ondes positives.
Beaucoup de courage dans ton combat. Il est vrai qu’on a pas trop le choix lorsqu’on doit faire face. Tu as bien raison de croquer la vie à pleine dent!!!!! Je te souhaite une bonne et longue route !
Bonjour, Tu as un chemin de vie très particulier à ton âge…. Je te félicite après toutes les épreuves que tu as traversées…. La maladie, quand elle arrive, on s’y attend pas.. Et puis, là, commence un long combat sur la maladie et sur nous mêmes… Il y a la douleur, la souffrance et les pleurs, des jours avec et des jours sans…. Mais que la vie est belle juste le simple fait de rire, s’amuser, parler, voyager, etc…. Tu es battante et une guerrière,,,, continues…. Je te souhaite que le meilleur pour la suite….
Coucou ! J’ai 21 ans aussi je te comprends totalement j’ai une tumeur au niveau de l’endomètre je suis en stade 1B c’est très compliqué à notre âge d’encaissées tout ça vraiment tes forte ! Si tu veux on peut partager sur tous ça!
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