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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Les jours passent, nos péripéties se tassent. Mon grand garçon a repris le chemin du lycée ce matin. Mon mari et ma fille sont partis au boulot très tôt… Et moi, je suis à la maison, seule, face à mon coeur et ma raison.
Non, je ne vais pas retravailler comme je l’avais imaginé.Toute ma famille est rassurée de cette décision qu’elle estime sage pour mon nichon.Et moi, je ne sais pas, je navigue entre culpabilité et soulagement je crois.
Je suis une bosseuse, une femme d’honneur. Je ne travaille pas pour la gloire mais pour le plaisir qu’il me procure. Je me sens punie, mise au cachot à cause de mes lolos.
Je suis une enthousiaste, une femme de coeur. Je ne peux m’empêcher de penser que, très vite, je vais récupérer et que bientôt j’y retournerai. Mais les médecins le sont bien moins. Ils me disent d’être patiente, que ce marathon exige concentration.
Je suis une leader, une femme de sensation. Je n’arrive pas à me faire à l’idée que mon quotidien se réduise à des siestes et du Kiné. Je me sens enfermée dans mon propre foyer.
Je suis une créative, une femme d’intuition. Mais c’est avec mes collègues que j’aime foisonner. Aujourd’hui, je dois me réinventer si je ne veux pas sombrer. Je me sens vide de contenu, je ne sais par où commencer.
Mes proches pensent que je vais rebondir, que je vais me réaliser durant cet arrêt imposé.Et moi, je ne sais pas, je navigue entre peur et excitation je crois.
Il est vrai que je suis active grâce aux Roses poudrées et que j’ai bien quelques autres idées à explorer. Mais tout cela me donne parfois l’impression que c’est juste une façon de remplir ce vide par des petites occupations.
Et puis, ne suis-je pas en train de prendre le large sans savoir où je vais?
Ils pensent aussi que je dois profiter de ce moment privilégié pour m’occuper de mes enfants, savourer leur présence, me nourrir de leur adolescence.
Et moi, je ne sais pas, je navigue entre honte et plaisir je crois.
Malgré le bonheur que je ressens en leur présence, j’ai si mal d’être auprès d’eux avec ce corps fatigué et douloureux. J’ai envie de me cacher, de fuir leur regard blessé.Ne serions-nous pas aussi bien, comme avant, à nous retrouver le soir pour partager nos aventures et nos espoirs?
Ils estiment évidemment que je dois me poser pour mieux me soigner. Ils ont raison naturellement. Chaque partie de mon corps crie qu’elle est d’accord.Et moi, je ne sais pas, je navigue entre fragilité et combativité je crois.
Ma tête ne peut s’empêcher de lutter contre cette fatalité. Je suis une pro du coup de pied dans le derrière, mais je n’ai plus cette souplesse qui me permet d’atteindre mes fesses.Est-ce que je baisse les bras en acceptant tout ça?
J’ai conscience que ma santé est ma priorité, qu’il m’appartient de me réinventer.J’ai conscience que mes souffrances ne vont rien changer, que c’est à moi de les apprivoiser.J’ai conscience que mes sentiments doivent évoluer, que c’est mon coeur qui doit les raisonner.J’ai conscience que mes plaintes ne vont pas m’apaiser, que je dois les transformer en opportunités.
Et moi, je ne sais pas, je navigue entre mon coeur et ma raison je crois.
J’étais comme vous au tout début à culpabiliser
Mais culpabiliser de quoi
De se soigner pour bien se guérir avant qu’il ne soit trop tard
De s’occuper des siens pour en profiter avant qu’il ne soit trop tard
De se réinventer pour mieux se réaliser pour notre santé avant qu’il ne soit trop tard
La culpabilité est le sentiment de se sentir coupable
La maladie à l’avantage de nous laisser du temps, beaucoup de temps
Et je me suis dit :
Mais je suis coupable de quoi……..
Quoique vous décidiez, décider pour vous avant tout sans oublier le facteur santé maintenant
Se réinventer, ne veut pas dire baisser les bras mais les ouvrir dans une autre direction aussi belle voir plus belle
Vous avez la chance de pouvoir vous réinventer, prenez la et ne vous posez plus de question. Ainsi votre esprit sera plus libre pour trouver votre nouvelle voie.
Bonne continuation
Bonjours
J ai un cancer du seins depuis 10 mois , il coule dans mes veine et dans gêne c est comme sa j ai 31 ans et maman de 4 petit monstre …. je recommençais à travailler quand j ai découvert ce fichu cancer et j’en n’est jamais arrêter de bosser appart pour me retire les seins ! Et je le senti coupable d être malade de m arrêter c’est horrible cette sensation!!! Bon courage à vous on est tt dans le même bateau
J étais comme vois triste et perdu sans mon travail. J y ai pensé tout le temps de mon arrêt qui a duré un an et mois. Aujourd’hui je travaille à nouveau et je suis heureuse . Ça paraît je te face à la maladie mais c est comme ca je me sentait trop diminué.
J’ai les larmes aux yeux en vous lisant, c’est ce que j’ai ressenti, ce que je ressens encore parfois aujourd’hui. Merci pour ce texte, qui exprime ce que l’on a souvent du mal à s’avouer car ces sentiments sont nouveaux.
Il y a 15 ans j ai eu un k du sein gauche.j ai repris au bout de 18 mois mais un an plus tard j ai arrete car c était trop dur.mon travail mes collègues m ont vraiment manqué. Petit a petit j ai trouve d autres centres d intérêt, j ai ouvert un blog, couture, broderie , encadrement. Ca m a aidee a surmonter même si il y a toujours un manque mais il faut avancer et j ai fait des choses que je n aurais jamais envisagé. Aujourd’hui je suis en retraite et j ai un autre k sur l autre sein, moins agressif donc traitement moins lourd qui va commencer prochainement. Je suis ds un état d esprit indefini….je flotte mais j essaie de me concentrer sur toutes ces choses que j aime faire ‘, qui me font oublier et me donnent de la force.
Je vous envoie plein d ondes positives
Merci pour ce très joli texte qui fait écho en moi. J’ai arrêté de travailler pendant deux ans et javais ce même sentiment partagé entre culpabilité et honte. Aujourd’hui je retravaille à temps partielle et j’en suis très heureuse même si la vie ne sera plus jamais la même.
J’étais comme vous, hyper active, je gardai 4 enfants, en action de 5h30 àp 23h et soudain plus rien
Seule dans la maison pas un rire pas un cri.. et la culpabilité de voir son mari partir travailler tous les matins.. les enfants à la fac, persuadée que j’allais reprendre mon travail…et puis la cerise sur le gateau , apres les rayons obligation de porter un machon de contention
C’est un peu la double peine, on se sent inutile.
Et puis j’ai rencontré une psy formidable, on a travaillé sur l’acceptation, le lacher prise, accepter que l’après ne sera jamais plus comme l’avant..
je vais beaucoup mieux, et je sais maintenant que je ne reprendrai pas le travail, je vis autrement mais je vis mieux, c’est un long chemin, mais pour moi j’ai déja gagné mon combat contre le cancer.
bon courage, et félicitations pour votre temoignage si bien écrit et si touchant .