Je vais vous raconter mon histoire, j’ai 32 ans, divorcée sans enfant, j’ai un copain, une famille adorable, des bons amis, un travail passionnant…

L’année dernière j’ai perdu une amie d’un cancer de l’utérus qui s’est généralisé. Lors de son enterrement une autre amie est venue me dire « j’espère que tu fais des frottis régulièrement toi parce que moi j’ai évité le pire aussi grâce à ça »… Dans ma tête je me disais bien-sûr que c’est important mais « j’ai rien moi, je suis en bonne santé, ça n’arrive qu’aux autres ça », enfin ce que tout le monde pense au fond hein !

Tout a commencé pour moi il y a 4 mois, j’avais de petites taches de sang bizarre au milieu d’un cycle.. ok, 3 semaines après pareil, je commence à paniquer, je poste un message sur Facebook on me dit c’est sûrement le stress, le vaccin contre la covid, on m’a même dit tu psychotes..

Je décide d’aller consulter, bref après plusieurs tentatives d’avoir un rdv rapide je lâche l’affaire, ça me saoule et je me persuade que ce n’est rien. Une bonne amie (que je ne remercierai jamais assez) me dit vas consulter, vas, elle persiste trop. Ok, j’y vais.

Je prends un rdv en « médecine généraliste » au lieu de « gynécologie », ça ne plaît pas du tout mais je supplie la gynéco de me faire un frottis, je réussis, et elle me dit « Vous avez plus de 30 ans je vous fais également le test des HPV ». Ok.

J’essaie de poster le flacon moi même mais l’enveloppe ne passe pas dans les boîtes jaunes de Paris, du coup je laisse le frottis trainer dans mon sac durant 2-3 jours.. je finis par me dire que c’est trop tard, je le jette à la poubelle, ma mère me rouspète, insiste malgré que je lui dis que j’ai rien et que c’était sûrement le vaccin qui m’avait déréglée un peu, elle m’emmène à un bureau de poste directement (merci Maman d’amour) Je suis très sereine je sais que j’ai rien, enfin…

C’est un mois et demi après, que tout bascule lorsque je reçois un coup de téléphone de la gynécologue, me demandant de venir pour qu’elle « m’explique en face à face les résultats ». Alors là… je comprends que quelque chose ne va pas, le ciel me tombe sur la tête, j’ai l’impression que je vais mourir comme mon amie sans avoir eu le temps de ne rien faire de concret dans ma vie, instantanément je demande au ciel d’avoir pleurer pour des ruptures amoureuses, d’être restée bloquée pour des choses ridicules, d’avoir parfois tenu tête à mes proches pour des broutilles… Je veux juste vivre, me remarier et avoir la chance de devenir maman un jour. On fait des plans mais j’ai bien compris que ça ne sert à rien de perdre son temps avec. Tant qu’il y a de la vie … Je repense bien-sûr aussi à mon autre amie qui m’avait alertée auparavant et que je n’ai pas pris tant que ça au sérieux (je pense, la peur d’une éventuelle épreuve)…

Le soir arrive, j’en parle à mes parents, livides, tétanisés, apeurés, ma mère ne me parle plus, ne me regarde plus, elle crie « Non, Non, tout sauf mes enfants, je meurs s’ils vous arrivent quelque chose ». Je suis terrorisée et je m’imagine le pire, pour tout vous dire je me vois même à mon propre enterrement. Bref.

L’épreuve est bien là : la gynécologue m’annonce alors que j’ai un papillomavirus 16, un des plus dangereux (car la plupart sont inoffensifs) et qu’il a causé des anomalies. Elle me demande donc de faire une colposcopie pour savoir à quel niveau le virus m’a envahie.

Après de nombreuses recherches, tous les créneaux disponibles sur doctolib sont dans 3 mois. Je réussis en fin de compte à bénéficier d’un rdv pour le lendemain matin avec un spécialiste renommé, suite à un désistement visiblement (merci aussi à cette personne d’avoir pris la peine d’appeler pour prévenir de son absence).

Le lendemain arrive, j’ai le moral au plus bas, je craque dans la salle d’attente, je m’effondre en larmes étant donné que devant ma famille je ne peux pas me le permettre, et je supplie le ciel de stopper tout ça…

Le docteur me fait donc la biopsie, optimiste, il me dis que selon lui a vue d’oeil ce n’est pas bien méchant. Je suis plus apaisée, malgré que les choses ne se soient pas passées comme prévu puisqu’en sortant du cabinet je fais une hémorragie en pleine rue de Paris, je réussis à rentrer dans un taxi et à gérer du mieux que possible la flaque de sang entre mes jambes sur mon manteau pour ne pas lui tâcher ses sièges, les pompiers sont finalement venus me chercher sur le pallier de ma porte en urgence, toujours consciente et m’ont emmenée à l’hôpital le plus proche.Bref ce n’est pas le pire.Ce qui m’importe ce sont les résultats.

Deux semaines après je me rends au cabinet pour le verdict, le docteur m’annonce gentiment que ce n’est pas ce qu’il pensait et qu’en fait j’ai un CIN 3, de haut grade, avec des lésions précancéreuses et que l’on doit intervenir chirurgicalement au plus vite, car si le cancer se forme il peut traverser la muqueuse du col de l’utérus et s’installer dans les autres organes du corps.

Voila, tout ceci pour vous dire que je me suis faite opérer hier, tout s’est bien passé, je suis fatiguée certes mais je suis bien là. Merci mon Dieu. Le docteur m’a dit que l’on a en effet éviter le pire. J’attends maintenant les résultats des prélèvements mais je suis optimiste, et j’espère que je suis guérie définitivement. En tout cas je suis déterminée à raconter mon histoire. Le but de mon message était de vous sensibiliser.

MERCI

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