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« Témoigner procure du sens à sa propre existence et permet à d’autres d’en tirer avantage. »
Philippe Bataille, sociologue
Elisabeth : C’était le 9 novembre, J’ai senti ma boule sous la douche, le flip total. J’étais en panique et j’ai tapé « boule dans le sein » je suis arrivée direct sur « cancer ». J’ai pris un rdv chez le gynécologue mais je n’étais pas très dispo car je venais de changer de boulot et j’étais en pleine période d’essai, j’ai fait la mammo 15 jours plus tard, « Ne tardez pas trop pour la biopsie » me dit la dame.
Le 12 décembre j’avais enfin rdv chez le gynécologue. Dans la salle d’attente j’ai écris un poème : « Tu as peur tu ne sais pas ce qui t’attend, dans ce moment de panique je pense ma fille chérie […] ». Après d’interminables minutes de recherche de mon dossier, mon médecin me dit « ne vous inquiétez pas ce n’est pas très grave c’est un petit cancer, on va vous enlever le sein, on va vous faire une chimio, tout va bien se passer » (…)
Je suis au service relation client d’un courtier en assurance de prêt immobilier, dès le lendemain j’annonce ça à mon employeur, en fait, quand j’ai su le cancer je l’ai annoncé tout de suite ! Et quand on me dit « tu es courageuse » je réponds que je n’ai pas le choix. Je choisis mes rendez-vous pour m’économiser, je m’organise.
Elisabeth : Quand j’étais plus jeune j’écrivais des lettres d’amour à mes chéris, après le divorce j’ai écrit beaucoup aussi. C’est par le texte que j’arrive à évacuer le négatif. J’ai commencé à écrire mes textes, c’était ma thérapie. J’écrivais quand je n’étais pas bien, mes angoisses, mes peurs. Dès que j’ai une émotion, une rime, qu’elle soit positive, négative, j’écris. Tous mes textes sont écrits dans métro, dans un couloir, chez moi…. Sur le téléphone… J’ai plus de 100 poèmes !
Je fais aussi des poèmes pour la communauté des Kfighteuses (différents groupes cancer du sein , Vaincre le cancer du sein, j’ai subi une mastectomie et je reste zen… sur Facebook ) et un Calendrier 2019 est en cours de réalisation qui financera la recherche.
Mon projet de recueil est presque terminé. J’ai réalisé toute la mise en page. Il ne reste plus qu’à trouver l’éditeur. J’ai déjà eu une proposition, mais j’étudie cette dernière qui ne me semble pas être en accord avec ce que je recherche. J’avance… Mais je finirai par l’éditer soit avec une éditeur soit en auto-édition.
Elisabeth : L’engagement, C’est l’histoire de ma vie. Tout ce que je fais aujourd’hui je veux que ce soit porteur que ça continue après moi, pour ma fille. J’ai peur de la récidive, la peur du vide, la peur que ça s’arrête. C’est comme si je voulais finir quelque chose que j’ai commencé, une chose que ma famille pourra poursuivre.
Je réfléchis à une association. Elle porterait le nom de mon blog sûrement. Je veux être actrice pour les problématiques de l’après cancer, car le « pendant », ne dure qu’un moment , mais l’après dure pour la vie. Ce que je voudrais aussi c’est alerter les pouvoir publics, le médical : il faut arrêter de dire que les cancers n’arrivent qu’à partir de 50 ans ! Je veux être porte-parole, c ‘est important pour moi, sans doute parce que je suis une ancienne communicante.
Elisabeth : Je voudrais remercier toute la communauté pour tous les conseils et témoignages avant, pendant, et après. Avoir une pensée pour tous ceux qui sont partis trop tôt. Mais surtout savourer la vie et profiter des instants présents. La vie n’a qu’un temps. Il ne faut pas en sacrifier les beaux et bons moments. Mais les vivre réellement en les ressentant et en essayant un maximum de se projeter. Même si cela n’est pas toujours si simple.
Octobre 2018
Pas tout à fait 12 douze mois
Pourtant il y a un autrefois,
Il y a eu aussi parfois
Apprendre à accepter
Apprendre à s’accepter
Avec cette annonce
J’ai su me dire allez on fonce
Je lui ai parlé,
Je lui ai dit : je vais te défoncer
Certes j’ai sacrement paniqué
Et, puis j’ai repris mes esprits et j’ai pleuré
Pendant tous ces mois
Je me suis battue,
Je me suis perdue
Je suis revenue
Je me suis tue
Je me suis défendue
Je me suis battue
J’ai aussi pleuré
Mais j’ai été aimée
Je suis aimée
J’ai appris à m’aimer,
Même blessée
Et je me suis reconstruite
Comme après la pluie
Et puis j’ai souri
Je souris
A cette belle vie
Que j’aime à l’infini
ELISABETH BERNARDO
Crédit photo Laurence Boukobza Studio Ajer pour Etincelle
Propos recueillis par Laurence Dardenne pour Chaîne Rose
Bravo Élisabeth tu peux être fière de toi dans ce combat gros bisous ma belle ?
Merci Catherine 🙂 Gros bisous
ÉLISABETH, je me reconnais tellement dans ce poème, moi et sûrement nous toutes, merci de l exprimer si bien Mchristine
Merci pour ce retour qui me touche
Bonne continuation aussi
Sincèrement
Merci de parler des cancers féminin et pas que du cancer du sein car j ai eu ce fichu crabe je suis en rémission ça fait un an mais le cancer et bien plus dur après pour ma part il a détruit ma vie je survie aujourd’hui je me suis battue comme une lionne mais aujourd’hui je suis épuisé…….
Je veux bien vous croire … je suis moi -même épuisée cette semaine . Dure semaine de recherches intenses pour être pro active dans l’après cancer et ma reconstruction. Merci pour votre témoignage. Courage nous arriverons. La vie est espérance et espoir
Merveillousse ????
Merci ? ? ???
Les mots justes dans ce poème. On se bat … on prend conscience qu’on a une force insoupçonnée en nous. Le « après » n’est pas facile, seule avec nos craintes on se bat encore et toujours. L’amour qui nous entoure et l’équipe médicale nous fait tenir.
Pour ma part une gastrectomie totale, plus d’estomac. Un organe en moins qui est déséquilibrant physiquement et moralement. Entourée de quelques femmes qui ont subies une mastectomie, je souffre moins. Une partie de leur féminité à disparue mais elles gardent toutes la tête haute et là je dis BRAVO mesdames vous êtes des WINNER.
???